Rapport d'activité du Bureau et de la Commission permanente (21 janvier 2013) – Andreas Gross
Les activités de la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD) – Doris Fiala
Les activités de la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD) – André Bugnon
1. Le respect des obligations et engagements de l'Azerbaïdjan (Doc. 13084) | 2. Le suivi de la question des prisonniers politiques en Azerbaïdjan (Doc. 13079) – Maximilian Reimann
Vers une convention du Conseil de l'Europe pour lutter contre le trafic d'organes, de tissus et de cellules d'origine humaine (Doc. 13082) – Luc Recordon
Débat selon la procédure d'urgence – Migrations et asile: montée des tensions à l'Est de la Méditerranée (Doc. 13106) – Doris Fiala
Débat selon la procédure d'urgence – Développements récents au Mali et en Algérie et menace pour la sécurité et les droits de l'homme dans la région méditerranéenne (Doc. 13107) – Andreas Gross
L'état de la liberté des médias en Europe (Doc. 13078) – Luc Recordon
Rapport d'activité du Bureau et de la Commission permanente (21 janvier 2013) – Andreas Gross
Je veux remercier M. Mignon pour ses mots de compassion après le décès de M. Puig comme je le remercie pour la façon collégiale dont il conduit nos travaux. Nous apprécions grandement sa façon de faire, qui n'est pas donnée à tous.
Parmi les priorités soulignées par M. Kox, il en est une dont nous avons largement discuté au cours des dernières séances de l'assemblée, ainsi que dans le cadre des réunions du bureau et du Comité présidentiel: nous souhaiterions renforcer le centre Nord-Sud. En tant que Suisse, je suis honteux que la Suisse et d'autres pays aient abandonné cette structure pour des raisons de coût, quelque 50'000 euros je crois, au moment où nous avons besoin d'instaurer une meilleure compréhension entre l'Afrique du Nord et l'Europe. Nombreux sont les Européens qui ne comprennent pas les révolutions à l'œuvre en Afrique. Ils se laissent guider par leurs émotions: ils voient l'arbre et non la forêt, ils ne perçoivent pas les progrès et les développements qu'ils devraient soutenir. Pour participer à une meilleure compréhension, la structure Nord-Sud est essentielle. J'appelle tous mes collègues à rechercher dans nos capitales la majorité nécessaire pour aider cette organisation, pour la renforcer et la faire exister, car nous en avons besoin.
En second lieu, je voudrais revenir sur la mise en cause des pouvoirs de certains de nos collègues, en faisant le lien avec le discours de notre doyen, qui a dit que le nationalisme avait progressé dans tous les Etats membres. François Mitterrand avait affirmé, dans son dernier discours devant le Parlement européen, que le nationalisme signifiait la guerre. La guerre commence quand on refuse de donner la jouissance des droits de l'homme à d'autres êtres humains, comme l'ont fait les partis dont il a été question envers les juifs, les Roms et les migrants.
Nous sommes aujourd'hui confrontés à la montée de mouvements et de partis qui nient les valeurs qui fondent le Conseil de l'Europe. Il ne faut pas envisager ce problème comme une question de procédure; il faut adapter nos règles. Il s'agit d'une question politique que l'on ne pourra résoudre, comme l'a souligné M. Kox, qu'en renforçant la démocratie et en réalisant ce qu'elle promet en matière de partage égalitaire des chances de vie. La défaite de ce projet est la cause de la montée des nationalismes, de l'égoïsme et du racisme. C'est inacceptable! Il faut le dire haut et fort sans essayer de le dissimuler sous une question de procédure.
Les activités de la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD) – Doris Fiala
La BERD a accompli de grandes réalisations, ce qui me donne des espoirs. Au nom de l'ADLE, je remercie le rapporteur, M. Elzinga, pour son rapport, qui appelle notamment l'attention sur les nouvelles méthodologies instaurées par la BERD, banque fondée il y a vingt-trois ans. Il est positif que la BERD coopère plus étroitement que par le passé avec le Conseil de l'Europe.
Le débat revêt aujourd'hui un caractère plus politique en mettant l'accent sur une évaluation politique du travail de la Banque et non plus tant sur ses activités. La croissance dans l'Europe de l'Est et du Sud-Est avec quelque 30 milliards d'euros est impressionnante. Les pays du sud de la Méditerranée qui embrassent le pluralisme, la démocratie et l'économie de marché, tels que, nous l'espérons, l'Egypte, la Jordanie, le Maroc et la Tunisie, nous donnent l'espoir de voir s'instaurer des politiques à long terme.
Conformément aux recommandations de la Commission de Venise, l'accent est mis sur des critères positifs, tels qu'un gouvernement responsable, la liberté des médias, la primauté du droit, l'accès à la justice et les droits politiques.
Le Conseil de l'Europe encourage la Banque européenne pour la reconstruction et le développement à intensifier sa coopération avec lui. Nous sommes étonnés d'apprendre dans le rapport qu'il ne semblerait pas nécessaire qu'un pays soit une démocratie pour être actionnaire de la banque. Ainsi, l'Egypte et le Maroc figurent parmi les pays fondateurs de la banque en 1991.
Par ses investissements, la banque touche 29 pays, formant ainsi la plus grande région d'investissement. Il n'en reste pas moins que la deuxième vague de la crise financière est un coup dur porté à la banque. Les projections des économistes, en effet, n'avaient pas prévu une telle décroissance, notamment dans la zone euro. Je pense d'ailleurs que les chiffres actuels restent encore bien trop optimistes.
Le rapport souligne le déclin au soutien à la démocratie en Hongrie, en République slovaque et en Slovénie, ainsi que la dégradation de la situation politique en Croatie et en Roumanie, ce que nous regrettons.
La banque devra soutenir une croissance plus inclusive, lutter contre les effets néfastes de la corruption et lutter contre la violation de la liberté des médias, toutes choses qui s'avèrent encore plus nécessaires en temps de crise.
Les activités de la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD) – André Bugnon
J'ai eu l'occasion de me rendre deux fois au siège de la BERD à Londres, à l'époque des anciennes structures de commission. J'avais été agréablement surpris et étonné du nombre de dossiers qui était présentés.
Il est intéressant de se plonger un petit peu au cœur de la gestion de cette banque et de voir la diversité du nombre de dossiers présentés, petits ou grands. Intéressant également de voir la qualité de l'analyse avant l'octroi des crédits. Puis une analyse sur le suivi est effectuée afin de certifier que l'argent qui a été prêté est véritablement bien utilisé. Dans les domaines du secteur financier et des infrastructures, on connaît l'effet boule de neige de ces investissements qui génèrent souvent trois, quatre ou cinq euros de revenus pour chaque euro investi, ce qui contribue directement à l'expansion de l'économie. C'est également le cas dans le domaine de l'agroalimentaire.
Le rapport aborde également le fait que les gestionnaires de la banque ont su jouer un rôle contra-cyclique face à la crise, et j'applaudis cette initiative. Lorsque l'on a vu que l'économie ne fonctionnait pas bien, on a augmenté la possibilité d'octroi de capitaux ainsi que l'intérêt porté à la protection de l'environnement dans les projets présentés.
Je voudrais préciser un élément fondamental ici: j'ai souvent entendu au sein d'organisations internationales, notamment dans le cadre de relations Nord-Sud, le reproche fait aux pays dit favorisés de ne pas en faire assez au niveau de l'aide au développement. La BERD lie le développement des pays, des institutions ou des sociétés qui peuvent avoir droit à des prêts à l'existence d'un véritable développement démocratique et au respect du pluralisme politique. Je crois que c'est fondamental. Lorsque j'aborde ce sujet avec d'autres personnes, je dis toujours que dans les pays où il n'y a pas de système démocratique, la terre n'est pas prête à recevoir la semence. On pourrait leur donner de l'argent à l'infini sans que leur économie ne se développe. Cela reviendrait à remplir le tonneau sans fond des Danaïdes.
Le rapporteur regrette que les nouvelles méthodologies n'aient pas poussé assez loin cette réflexion du lien avec le développement démocratique. Je voudrais que le vice-président de la Banque européenne pour la reconstruction et le développement nous confirme que les projets soutenus par celle-ci répondent à cette attente de développement de la démocratie, qui seule permet le développement économique.
1. Le respect des obligations et engagements de l'Azerbaïdjan (Doc. 13084) | 2. Le suivi de la question des prisonniers politiques en Azerbaïdjan (Doc. 13079) – Maximilian Reimann
Aujourd'hui s'ouvre à Davos le Forum économique mondial 2013. Une délégation d'Azerbaïdjan y participe avec la présence du président Aliyev. Nous sommes particulièrement honorés en Suisse! Ce qui est plus inhabituel pour nous, c'est qu'un Etat, en l'occurrence l'Azerbaïdjan, a loué pendant toute la durée du forum des espaces publicitaires sur les bus de la ville où l'on peut lire ce message «Land Of The Future»! Fort bien! Mais aujourd'hui, dans le cadre de ce débat sur les prisonniers politiques, je considère que ce message est quelque peu contradictoire!
Je pense que l'Azerbaïdjan pourrait améliorer son image, notamment ici, à l'Assemblée parlementaire, et sur la scène internationale, en mettant fin à l'emprisonnement illégal de ses propres ressortissants. Ceux-ci doivent pouvoir bénéficier, dans leur propre pays, d'un avenir, d'une justice et être traités en toute équité. Tel est le message que j'adresse aujourd'hui à l'Azerbaïdjan, à son président ainsi qu'à toute la délégation azerbaïdjanaise.
En ce qui concerne les prisonniers politiques, j'en appelle aussi à la délégation, pour que ce problème soit réglé et que le message publicitaire «L'Azerbaïdjan, pays de l'avenir» devienne une vérité pour tous ses ressortissants.
(Dok. 13084 und 13079)
Herr Präsident, geschätzte Kolleginnen und Kollegen!
Genau am heutigen Tag beginnt in Davos das World Economic Forum (WEF) 2013, an dem regelmäßig auch eine starke Delegation aus Aserbaidschan teilnimmt, heute gar unter persönlicher Leitung von Staatspräsident Alijew. Das freut uns in der Schweiz natürlich sehr.
Für uns eher ungewöhnlich ist hingegen, dass sich ein Staat während des WEF Werbeflächen auf den öffentlichen Bussen der Verkehrsbetriebe von Davos kauft. Das hat Aserbaidschan gemacht, ganz sicher zur Freude des Kassenbeamten besagter Verkehrsbetriebe. Während der nächsten Tage nimmt die Öffentlichkeit in der Schweiz und wohl auch darüber hinaus nun die Botschaft Aserbaidschans als "land oft the future" zur Kenntnis.
Das ist gut und recht; aber heute, im Zusammenhang mit der Debatte um die politischen Gefangenen im Europaratsmitgliedsstaat Aserbaidschan, stimmt diese Botschaft nicht. Im Gegenteil, die heutige Debatte steht im Gegensatz zu Aserbaidschans Eigenlob von Davos, mit dem das Land seinem Image einen positiven Schub geben möchte.
Einen positiven Schub könnte sich das Land zumindest auf der international-politischen Ebene, wie hier in der Parlamentarischen Versammlung des Europarates, geben, wenn es der menschen- und völkerrechtswidrigen Inhaftierung von eigenen Staatsangehörigen ein Ende setzen würde. Auch für diese Menschen muss es im eigenen Heimatland wieder Zukunft, Recht und Gerechtigkeit geben.
Das ist meine Botschaft, die ich heute an die Adresse von Aserbaidschan, an seinen Staatspräsidenten, Herrn Alijew in Baku, sowie an meine Kolleginnen und Kollegen aus Aserbaidschan hier im Rat richten möchte. Gehen Sie in Sachen Ihrer politischen Gefangenen über die Bücher. Sorgen Sie dafür, dass diese leidige Sache alsbald der Geschichte angehören wird, auf dass Aserbaidschans Werbebotschaft vom "Land der Zukunft" am WEF in Davos auch wirklich für alle Ihre Landsleute Geltung haben wird.
Vers une convention du Conseil de l'Europe pour lutter contre le trafic d'organes, de tissus et de cellules d'origine humaine (Doc. 13082) – Luc Recordon
Merci, tout d'abord, à notre collègue Bernard Marquet pour l'excellence de son rapport, merci également à tous nos collègues de la commission qui ont enrichi ses propositions et aux membres de l'assemblée plénière pour leurs interventions.
Nous disposons là d'un instrument important face à un phénomène dont la gravité apparaît – Mme Rupprecht l'a souligné. Nous prenons conscience progressivement du degré de gravité de ce fléau. Si l'on y songe, ce n'est pas étonnant. Lorsqu'il s'agit de se soigner ou de sauver sa vie, il n'est pas étonnant qu'un trafic se mette en place comme il existe depuis la nuit des temps s'agissant d'argent, de sexe, de jeux ou de toutes les autres formes de toxicomanie ou de vice, qui sont des moteurs très puissants chez l'homme. Nous sommes donc confrontés à un adversaire extrêmement redoutable qui gît dans le cœur même de l'être humain. C'est pourquoi nous devons mettre en œuvre tous les moyens de la manière la plus énergique qui soit.
D'un autre côté, l'origine du problème montre que nous devons aussi savoir faire preuve de compréhension. De ce point de vue, je me félicite que l'article 8.2 du projet de résolution contienne un appel à une certaine compréhension envers les plus vulnérables; peut-être faudrait-il même aller jusqu'à une exemption: doit-on poursuivre celui qui, dans la détresse, a cédé un organe ou a eu la faiblesse de l'accepter dans des conditions intolérables? La question me semble devoir être posée.
Il reste qu'il convient d'aller loin et de frapper fort. Même en Europe, comme l'a montré notre ancien collègue Dick Marty dans son rapport sur le trafic d'organes au Kosovo, il peut exister des cas abominables: cela ne concerne pas que les rapports Nord-Sud – même si c'est probablement dans ce cadre que se rencontrent les problèmes les plus graves.
Je serais donc enclin à demander une application sévère, mais avec une once de compréhension dans certains cas particuliers.
Je voudrais pour terminer rompre encore une lance, en m'exprimant, comme d'autres l'ont fait avant moi, en faveur d'une organisation beaucoup plus volontariste des dons d'organes, car je crois que c'est la seule manière de répondre aux différents intérêts – légitimes – qui sont en jeu.
Débat selon la procédure d'urgence – Migrations et asile: montée des tensions à l'Est de la Méditerranée (Doc. 13106) – Doris Fiala
Tineke, chère amie, je voudrais tout d'abord vous féliciter pour votre excellent rapport. Je soutiens tout ce qui s'y trouve. Nous avons été ensemble en Grèce et nous avons eu des émotions et des expériences communes. Je remercie également Mesdames Kanelli et Bakoyannis pour leur accueil, elles nous ont tout montré dans la brutalité de la réalité.
En tant que Suissesse, bien sûr, je n'ai pas à souffrir de Schengen, et c'est vrai que je ne pourrais pas critiquer sans fard la Grèce, ce serait arrogant que de le faire. Ce que vit la Grèce, personne ne peut se l'imaginer. Un million de personnes en séjour irrégulier se trouvent dans le pays et des dizaines de milliers de personnes dans des camps de réfugiés. Et là, je suis d'accord avec M. Schennach, ce ne sont pas n'importe quels centres, ce sont des prisons. Si vous aviez vu cela, mes Chers collègues, plus jamais, chez vous, vous n'autoriseriez la moindre déclaration populiste, tellement cette situation est honteuse.
Des réfugiés syriens, irakiens et palestiniens ont jeté leurs papiers, ils ont payé 8000 dollars pour être acheminés dans le pays et ensuite ils se retrouvent en prison! C'est une situation indigne sur le plan humanitaire en ce XXIe siècle!
Depuis août 2012, la Grèce a fermé ses frontières terrestres et ses frontières fluviales sont surveillées. C'est ainsi que 97% des personnes ont pu être bloquées aux frontières. Mais n'oublions pas que la côte grecque est longue et que la Grèce compte 3000 îles, ce qui rend le contrôle extrêmement difficile, voire impossible, plaçant la Grèce dans une position de vulnérabilité.
Mon propos sur les centres de rétention sera dur, car ces centres sont très souvent dépourvus de chauffage, d'eau chaude, sans compter des conditions sanitaires misérables. Au surplus, les personnes sont séparées de leur conjoint pendant des mois, ignorant tout du sort qui leur sera réservé. Les familles non plus ne savent pas le sort qui attend leurs proches. C'est une tragédie humanitaire. Chers amis, je vous invite expressément à ne pas autoriser de telles situations et à y mettre un terme.
J'ai promis aux détenus que je ne me tairais pas. Je ne m'arrêterai pas ici, je continuerai de m'exprimer ailleurs. On ne peut pas sauver le monde, mais reconnaissons que les défis mondiaux exigent des solutions mondiales qui nous concernent toutes et tous!
(Dringlichkeitsdebatte - Migration und Asyl: steigende Spannung im östlichen Mittelmeerraum, Dok. 13106)
Herr Vorsitzender, liebe Kollegen!
Ich möchte meiner lieben Freundin Tineke Strik für den hervorragenden Rapport danken. Ich unterstütze alles, was darin steht.
Wir waren zusammen in Griechenland und ich kann an dieser Stelle sagen, dass uns gemeinsame Emotionen, gemeinsam Gesehenes und Erlebtes und gemeinsame humanitäre Werte miteinander verbinden.
Bei dieser Gelegenheit möchte ich auch unseren Freundinnen aus Griechenland, Frau Kanelli und Frau Bakoyannis herzlich für ihren Empfang danken und auch dafür, dass sie uns mit Offenheit, ohne Scham und in aller Brutalität die Situation gezeigt haben.
Es wäre pure Arroganz, wenn ich als Schweizerin, die nicht unter einer Schengen-Außengrenze zu leiden hat, Griechenland unbedacht kritisieren würde. Was Griechenland erleben muss, könnte kein Land in diesem Saal im Alleingang meistern.
Es gibt in Griechenland ca. 1 Million illegale Migrantinnen und Migranten, zehntausende befinden sich in Flüchtlingslagern. Ich bin mit unserem Kollegen aus Österreich einverstanden, dass es sich dabei nicht um irgendwelche Zentren handelt, sondern um knallharte Gefängnisse. Wer diese Lager mit eigenen Augen gesehen hat, hat seine Unschuld verloren und wird nie wieder im eigenen Land populistische Aussagen machen oder zulassen, weil er ob dieser Situation einfach nur beschämt sein wird.
Wenn Sie in die Augen der Flüchtlinge aus Syrien, aus Palästina, aus dem Irak, aus Subsahara-Afrika geblickt haben, die ihre Papiere weggeworfen haben und sich nun, nachdem sie Schleppern bis zu 8 000 USD gezahlt haben, sich in diesen Gefängnissen mit diesen Missständen wiederfinden, dann fühlt man sich humanitär in unserem Jahrtausend ganz klein.
Griechenland hat seit dem August 2012 die Landgrenze dicht gemacht. Auch die Flussgrenze wird bestens überwacht. Auf diesem Weg kommen eigentlich keine Flüchtlinge mehr, 97 Prozent konnte man abwenden. Wie aber schon festgestellt wurde, hat Griechenland die längste Küste und 3000 Inseln und ist dadurch nicht so bewachbar, wie wir uns das vielleicht wünschen würden, und damit sehr verletzlich.
Ich bitte meine griechischen Freunde um Nachsicht, wenn ich dennoch in aller Härte die Zustände in den Gefängnissen an den Pranger stellen muss: Oft gibt es keine Heizung, kein warmes Wasser, miserable sanitäre Anlagen, die Menschen sind über Monate von ihren Ehepartnern getrennt, ohne zu wissen, was mit ihnen in Zukunft passieren wird und ohne dass die Familien wissen, was mit ihren Verwandten passiert ist.
Das ist eine unvorstellbare humanitäre Tragödie. Ich fordere Sie auf, nicht zuzulassen, dass sich das nicht ändert.
Ich habe den Inhaftierten versprochen, dass ich nicht schweigen werde. Dieses Nichtschweigen endet nicht hier und heute im Europarat, sondern es wird weitergehen. Wir können nicht zusammen die Welt retten, aber wir können dafür einstehen, dass wir anerkennen, dass globale Herausforderungen globale Lösungen brauchen. Es geht uns alle etwas an.
Ich danke Ihnen.
Débat selon la procédure d'urgence – Développements récents au Mali et en Algérie et menace pour la sécurité et les droits de l'homme dans la région méditerranéenne (Doc. 13107) – Andreas Gross
Il est sans doute vrai que cette intervention militaire était inévitable. Dans le sud du Mali et dans la capitale, on n'a plus trouvé, du jour au lendemain, le moindre drapeau français, car les magasins avaient été dévalisés. Cela montre bien à quel point les gens étaient contents de voir intervenir les Français.
Toutefois, faisons attention: l'intégrité territoriale du pays ne peut pas être rétablie uniquement par des moyens militaires; il faut aussi prendre des mesures politiques. Il faut également reconstruire quelque chose qui soit beaucoup mieux que ce qui existait avant: c'est justement parce que la situation était déplorable qu'il y a tant de crimes et de terrorisme, bref de problèmes dans le pays.
Il faut, premièrement, que nous fassions attention au choix des mots. Il y a des rebelles qui ne sont pas des terroristes. Il y a des délinquants qui ne sont pas des terroristes. Il y a aussi des musulmans qui ne sont ni des rebelles ni des terroristes. Certains terroristes ne sont ni musulmans, ni contrebandiers, ni passeurs, mais simplement des êtres cruels qui cherchent à opprimer leurs semblables et qui sont – parfois – mus par des sentiments religieux. On trouve aussi des islamistes qui cherchent à imposer aux autres leur religion par la violence, mais qui ne sont pas des terroristes. Nous devons être beaucoup plus nuancés que nous ne le sommes dans nos propos.
Deuxièmement – et notre ami islandais l'a très bien dit –, il ne suffirait pas de revenir au statu quo ante, car toutes les conditions d'une explosion de violence étaient déjà réunies avant cette guerre. Cela remonte en partie à l'ère coloniale.
A l'époque de la colonisation, en effet, le Nord du Mali était totalement oublié, abandonné. Seulement 30% des Maliens savent lire et écrire, c'est tout dire! Or moins les gens sont éduqués, plus ils sont livrés à eux-mêmes, et plus facilement ils peuvent se laisser convaincre par les mouvements terroristes de les rejoindre.
Ce n'est donc pas en recourant à l'armée que l'on pourra rétablir une société multiculturelle. Il faut prendre d'autres mesures pour rétablir l'intégrité territoriale et la cohésion du pays. De nombreuses erreurs ont été commises dans le passé: mauvais investissements, mauvais choix commerciaux. Nous devons donc changer beaucoup de choses dans la façon dont nous agissons.
(Dringlichkeitsdebatte – Die jüngste Entwicklung in Mali und Algerien und die Bedrohung für Sicherheit und Menschenrechte im Mittelmeerraum, Dok. 13107)
Danke vielmals, Herr Präsident!
Meine Damen und Herren!
Sehr wahrscheinlich stimmt es, dass dieser militärische Einsatz unvermeidbar war. Das sieht man auch daran, dass man im Süden von Mali und in der Hauptstadt gleich danach keine französischen Flaggen mehr kaufen konnte, denn alle Menschen wollten ihrer Freude und Erleichterung darüber Ausdruck geben, dass das militärische Eingreifen Frankreichs die Terroristen daran gehindert hat, das ganze Land bzw. noch weitere Gebiete zu erobern.
Aber etwas müssen wir uns bewusst machen: Auch nur die Integrität des Landes kann man nicht mit militärischen Mitteln wiederherstellen. Wir müssen politische Anstrengungen unternehmen, um wieder Frieden zu finden und nicht die Lage vor dem Eingriff, sondern mehr zu erreichen. Es reicht nicht, die Situation vor dem Vorstoß der Islamisten wiederherzustellen, denn damals waren die Bedingungen gegeben, um so viel Gewalt verschiedener Art entstehen zu lassen. Die Situation, die wir zuvor hatten, war einer der Gründe dafür, dass es so viel Terror, Elend und Kriminalität gibt.
Dazu müssen wir uns bewusst machen, wie wir über die Probleme reden: Es gibt Rebellen, die keine Terroristen sind, es gibt Kriminelle, die keine Terroristen sind, es gibt Muslime, die keine Terroristen und keine Rebellen sind, es gibt Terroristen, die keine Muslime und auch beispielsweise keine Schmuggler sind, sondern einfach grausame Menschen, die mit religiöser Motivation andere unterdrücken, es gibt aber auch Islamisten, die zwar ihre Religion mit Gewalt anderen aufdrängen wollen, aber selbst keine Terroristen sind. Wir müssen sehr viel präziser sein In der Art, wie wir über diese ganz unterschiedlichen Menschen sprechen.
Auch die Kolonialherrschaft trägt hier eine schwere Verantwortung. Schon in der Kolonialzeit wurde der Norden völlig vernachlässigt. Im ganzen Land können nur 30% der Menschen lesen und schreiben. Das ist für die Wirtschaftsentwicklung eine Katastrophe. Je schlechter es den Menschen geht, desto anfälliger sind sie für die Ideen von Kriminellen oder Terroristen.
Eine zentralistische Staatsstruktur, die erst noch von der Spitze her mit den Kriminellen zusammenarbeitet, ist unfähig, eine multigesellschaftliche Nation zu integrieren. Um die Integrität herzustellen, muss man dezentralisieren und autonome Gebiete schaffen. Hier haben wir Fehler gemacht, weil wir nicht hingeschaut haben, wie andere mit unserem Geld und unserem Handel falsch gewirtschaftet haben.
Vielen Dank.
L'état de la liberté des médias en Europe (Doc. 13078) – Luc Recordon
L'auteure de l'amendement se méprend. Il ne s'agit en aucune façon de stigmatiser l'islam dans son ensemble, mais un extrémisme islamiste, de la même manière que je stigmatise les excès de Calvin qui a fait brûler Michel Servet ou l'Inquisition dans ses extrêmes abus que l'on pourrait qualifier de «christianistes».
A mon tour de me joindre aux remerciements et aux félicitations qui ont été adressés au rapporteur.
Je suis fort satisfait que nous dénoncions clairement les violations les plus grossières de la liberté d'expression et de ceux qui en sont les porteurs dans les médias. Je voudrais néanmoins relever qu'au-delà de cette évidente problématique qui nécessite un combat impitoyable de notre part et de bien d'autres encore en Europe, des problèmes plus insidieux se posent. Je reviens pour illustrer mon propos à l'intervention de M. Kalmár qui soulignait la problématique interne au secteur des médias: les médias ont de plus en plus de des difficultés à dégager des bénéfices, les contraignant à serrer les marges et à tomber, comme le soulignait Mme Graham, dans le sensationnalisme.
Plus encore, je citerai les phénomènes de concentration. Voyez à quoi la concentration médiatique a pu aboutir dans une démocratie comme l'Italie, à quel point elle a pu polluer le débat politique et probablement les résultats des élections. Je crains fort que nous ne sous-estimions l'importance de la question. En ce sens, si je puis très amicalement adresser une petite critique à notre rapporteur, j'aurais souhaité que le point 2.2 du projet de recommandation précisât de manière plus claire que, parmi les graves violations, figurent celles qui proviennent d'une excessive concentration des médias. Je crois que l'on peut interpréter le point 2.2 de la recommandation dans ce sens. Je n'ai donc pas voulu présenter un amendement, mais je tiens à appeler votre attention sur la question. D'ailleurs, la Suisse est confrontée à l'heure actuelle à ce genre de problèmes.
Nous avons une piste, qui n'a pas vraiment été explorée: celle des médias électroniques, notamment ceux liés à Internet qui permettent le développement, avec ce que l'on appelle des «pure players», d'une véritable presse «internautique», électronique. C'est une chance immense. Où en serait la liberté d'expression et la liberté des médias, non seulement en Europe, mais dans le monde – pensons à la Chine – si de tels médias n'existaient pas aujourd'hui? Nous devons les exploiter le plus largement possible et leur donner les moyens d'agir. Nous ne pouvons que difficilement éviter une aide directe, ce qui est toutefois très délicat si nous voulons empêcher que les gouvernements n'en profitent pas pour influencer le contenu médiatique. Il est indispensable de réfléchir à une telle problématique nouvelle, qui deviendra, j'en suis persuadé, cruciale, comme le montrent déjà certains sites. Parmi les plus connus, je citerai celui de Edwy Plenel et Mediapart, dont la contribution est très large.