Ce texte affaiblirait la capacité de défense de la Suisse. L'armée suisse doit pouvoir s'exercer dans des conditions proches de la réalité, a indiqué Daniel Jositsch (PS/ZH) pour la commission. De plus, si la Suisse était attaquée, la neutralité serait obsolète et il faudrait qu'elle puisse se défendre. "Il ne s'agit pas d'aller défendre les frontières extérieures de l'OTAN mais d'entraîner notre armée", a abondé Charles Juillard (C/JU).
Heidi Z'graggen (C/UR) a au contraire estimé qu'une participation à des exercices de défense de l'OTAN est problématique du point de vue de la neutralité. La participation à des exercices d’une alliance n’est pas la même chose que des exercices bilatéraux avec des pays voisins, a-t-elle souligné.
Tout en reconnaissant que l'interopérabilité est nécessaire afin d'assurer la collaboration en cas d'attaque, Werner Salzmann (UDC/BE) a souligné que cela ne nécessite absolument pas de participer à des exercices de l'OTAN. La neutralité n'est pas qu'une question de loi mais aussi de perception. Avec de tels exercices, la Suisse serait perçue comme faisant partie de l'OTAN, a fait valoir le Bernois.
"Notre sécurité est européenne", a contré Franziska Roth (PS/SO). La Suisse doit aussi faire sa part pour la paix et la sécurité en Europe. Pascal Broulis (PLR/VD) a lui rappelé que la Suisse a décidé d'acheter un avion américain, qui s'intègre parfaitement dans le paysage européen. Cela est un choix stratégique.
Evaluation au cas par cas
Mme Roth a aussi relevé que des cyberexercices pourraient être concernés par l'interdiction, ce qui serait très dommageable pour la Suisse, un point également souligné par la ministre de la défense Viola Amherd.
Elle a également rappelé que le Conseil fédéral examine la participation aux exercices de l'OTAN au cas par cas et n'en approuvera aucun qui mettrait en danger la neutralité.