Dans son texte, le Jura mentionne "l'explosion des coûts de la santé de moins en moins maîtrisés qui entraînent des augmentations de primes de caisse maladie que de plus en plus de ménages peinent à assumer". Et de relever que quelque 550'000 Romandes et Romands ont besoin d'aide pour payer leurs primes d’assurance-maladie et que ce nombre est en augmentation depuis quelques années.
Le canton se demande pourquoi la dépense pour une assurance maladie obligatoire qui constitue une part essentielle des budgets familiaux, comme le loyer qui est intégré au calcul de l'indice, n'est pas aussi prise en compte pour définir le taux de renchérissement.
"Comparaison internationale difficile"
Pour la commission, Céline Amaudruz (UDC/GE) a opposé que les primes n'ont pas leur place dans l'indice. Ce dernier a pour but de refléter les prix des marchandises et des services, mais pas les dépenses des ménages ni le pouvoir d'achat.
Les coûts de la santé sont par ailleurs déjà inclus. Ils comprennent entre autres les tarifs des soins ambulatoires et stationnaires, les coûts des médicaments et ceux des soins dentaires. Les primes sont des dépenses de transfert qui retournent aux ménages sous forme de prestations, a-t-elle précisé.
Et de souligner que l'indice des primes d'assurance maladie de l'Office fédéral de la statistique mesure déjà l'évolution des primes. Si la Suisse modifiait unilatéralement les bases de calcul de l'indice, toute comparaison internationale deviendrait difficile, a-t-elle encore noté.
Perte de pouvoir d'achat
La gauche a plaidé en vain pour le texte. Les primes maladies sont une dépense obligatoire tout comme le loyer qui est lui inclus dans l'IPC, a réitéré Katharina Prelicz-Huber (Vert-e-s/ZH).
Les primes représentent une part importante du budget des ménages. De plus, les primes ont constamment augmenté alors que les salaires n'ont pas connu la même évolution. Il y a donc une perte de pouvoir d'achat, en particulier pour les ménages avec des salaires bas à moyen.