Rétrospective de la 44e législature des Chambres fédérales
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1. Politique d'Etat et ordre juridique
91.032 |
CP et CPM. Infractions contre
le patrimoine et faux dans les titres |
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StGB und MStG. Strafbare
Handlungen gegen das Vermögen und Urkundenfälschung |
Message: 24.04.1991 (FF II, 933 / BBl II, 969)
Situation initiale
La présente révision du Code pénal (CP) et du Code
pénal militaire (CPM), qui fait suite à la modification des prescriptions concernant les
actes de violence criminels, à l'introduction d'une norme pénale sur les opérations
d'initiés ainsi qu'à la révision des dispositions relatives aux infractions contre la
vie et l'intégrité corporelle, les moeurs et la famille, constitue une nouvelle étape
de la réforme du droit pénal suisse. Ce projet représente également l'un des volets de
la stratégie globale de lutte contre la criminalité économique et le crime organisé,
mise en oeuvre depuis un certain temps déjà par le Conseil fédéral.
Alors que, pour un grand nombre de dispositions, la
révision se limite à l'aspect rédactionnel, de nouveaux éléments constitutifs d'une
infraction sont introduits dans le domaine du traitement électronique des données.
Dorénavant, les enregistrements sur des supports de données et d'images sont également
considérés comme titres. A l'avenir le Conseil fédéral veut également sanctionner
celui qui s'introduit sans droit dans un système de traitement des données
("piratage"), de même que l'appropriation illégitime de données informatiques
(y compris les logiciels) ou leur détérioration. Les nouvelles dispositions sur les
manipulations frauduleuses de processus de traitement des données, effectuées dans le
but de s'enrichir soi-même ou d'enrichir d'autres personnes, sont également très
importantes dans la lutte contre la criminalité économique.
Les nouvelles dispositions sur l'utilisation abusive des
cartes-chèques et cartes de crédit constituent aussi une adaptation du droit pénal aux
formes modernes de criminalité. Le Conseil fédéral a proposé que celui qui utilisera
de telles cartes alors qu'il n'est pas solvable ou n'a pas l'intention de payer, sera
désormais punissable.
Délibérations
1. CP et CPM (Infractions contre le patrimoine et faux
dans les lettres)
CN |
03.06.1993 |
BO 1993, 922, 953 |
CE |
09.12.1993 |
BO 1993, 948, 962 |
CN |
14.03.1994 |
BO 1994, 329 |
CE |
31.05.1994 |
BO 1994, 430 |
CN |
06.06.1994 |
BO 1994, 869 |
CE |
09.06.1994 |
BO 1994, 582 |
CN / CE |
17.06.1994 |
Votations finales (170:4 / 42:0) |
2. Loi fédérale sur l'approvisionnement économique du
pays
CN |
03.06.1993 |
BO 1993, 956 |
CE |
01.03.1994 |
BO 1994, 14 |
CN |
09.06.1994 |
BO 1994, 955 |
CE |
26.09.1994 |
BO 1994, 880 |
CN / CE |
07.10.1994 |
Votations finales (160:0 / 40:0) |
Au Conseil national, tous les groupes se sont
déclarés favorables à cette adaptation du droit aux nouvelles formes de criminalité
économique. Lors de l'examen article par article, le Conseil a approuvé l'atténuation
de la peine, proposée par la commission, dans le cas des personnes qui s'introduisent,
sans dessein de s'enrichir, dans un système informatique. En revanche, il a rejeté une
proposition, soutenue par des représentants du PS, demandant l'impunité totale pour de
telles activités. Il a également repoussé, grâce à la voix prépondérante du
président, une proposition soutenue par le PS, les écologistes, l'AdI et certains
membres du PDC, demandant que le juge soit autorisé à renoncer à poursuivre les
infractions mineures (principe de l'opportunité). Au surplus, le Conseil a effectué une
série de rectifications du projet gouvernemental, sans toutefois en modifier la
substance.
Le Conseil des Etats a approuvé les nouvelles
dispositions lors de la session d'hiver, mais a créé quelques divergences par rapport au
Conseil national. Il a notamment ajouté dans la loi, comme éléments constitutifs
d'infractions, l'introduction de virus dans un système informatique ainsi que la
production et la diffusion de tels programmes.
Lors de la procédure d'élimination des divergences, le
Conseil national a suivi dans une large mesure les décisions de la Chambre haute,
laissant toutefois subsister une différence importante. A la différence du Conseil des
Etats, la Chambre du peuple a estimé en effet que seule la fausse comptabilité devait
être considérée comme punissable, et non la fausse certification privée. - Le Conseil
des Etats a maintenu sa position et le Conseil national s'est rallié à sa décision.
Dans la loi fédérale sur l'approvisionnement économique
du pays, quelques dispositions ont été adaptées aux dispositions générales du droit
pénal. Une norme particulière, proposée par le Conseil fédéral, qui prévoyait une
nouvelle réglementation de la poursuite pénale en cas d'aggravation de la menace, n'a
pas trouvé l'agrément des Chambres qui n'ont pu se mettre d'accord sur sa conception.
Rétrospective 1991-1995 - © Services du Parlement,
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