Rétrospective de la 44e législature des Chambres fédérales
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2. Politique étrangère
94.029 |
Coopération technique et aide
financière en faveur des pays en développement. |
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Continuation |
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Technische Zusammenarbeit und
Finanzhilfe zugunsten von Entwicklungsländern. |
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Weiterführung |
Message: 20.04.1993 (FF II, 925 / BBl II, 941)
Situation initiale
La durée du nouveau crédit proposé s'étale de nouveau
sur au moins quatre ans et devrait permettre la continuation de la coopération technique
et de l'aide financière de la Confédération.
La coopération technique et l'aide financière
constituent, quantitativement, les deux volets les plus importants de l'aide publique au
développement octroyée par la Suisse.
Dans le rapport sur le programme de législature 1991-1995,
le Conseil fédéral a rappelé son intention d'augmenter le volume de l'aide publique au
développement qui devrait atteindre 0,4 pour cent du produit national brut au début du
siècle prochain. Une augmentation progressive est donc prévue dans la planification et
les perspectives financières de la Confédération. Sur la base de cette planification,
le message demande un nouveau crédit de programme de 3'900 millions de francs pour la
continuation de la coopération technique et de l'aide financière.
Face aux défis globaux qu'il s'agit de relever dans les
domaines politique, économique, social et écologique, l'existence de la Suisse et la
sauvegarde de ses intérêts à long terme ne peuvent être garantis que par une
solidarité internationale renforcée.
Délibérations
CN |
14.06.1994 |
BO 1994, 1019 |
CE |
27.09.1994 |
BO 1994, 894 |
CN |
14.12.1994 |
BO 1994, 2342 |
CE |
15.12.1994 |
BO 1994, 1326 |
CN |
15.12.1994 |
BO 1994, 2438 |
En proposant 3,9 milliards de francs, le Conseil fédéral
a demandé 600 millions de plus que pour le dernier crédit de programme. René Moser (A,
AG) a plaidé pour 3,6 milliards en arguant du fait qu'il fallait d'abord veiller à nos
propres finances. Albrecht Rychen (V, BE) a proposé 3,7 milliards, ce qui ne correspond
pas à une réduction réelle. Cette proposition lui a valu, de la part des écologistes
et des socialistes, le reproche qu'il plaidait en vérité pour une diminution. Albrecht
Rychen n'a pas fait l'unanimité dans son propre parti: Hans-Rudolf Nebiker (V, BL) a
estimé que 3,9 milliards constituaient le minimum. Toutefois une augmentation ne serait
pas défendable sur le plan de la politique intérieure.
Le PS, les écologistes, une partie de l'AdI et du PDC ont
proposé 4,2 milliards, montant qui était demandé à l'origine par la Direction de la
coopération au développement et de l'aide humanitaire (DDA) et par les oeuvres
d'entraide. Le conseiller fédéral Flavio Cotti a déclaré que le gouvernement s'était
fixé comme objectif d'accorder 0,4 pour cent du produit national brut pour l'aide au
développement, ce qui serait possible, mais avec retard, si l'on pouvait compter sur un
montant de 3,9 milliards. Le crédit de programme proposé par le Conseil fédéral
représenterait une croissance réelle de trois pour cent en quatre ans - ce qui constitue
une solution équilibrée compte tenu d'une part de la situation financière et d'autre
part de la volonté d'accorder une place prioritaire à la politique du développement.
Peter Tschopp (R, GE) a proposé de voter, en supplément, un crédit de 200 millions de
francs pour des opérations de maintien de la paix dans les pays en développement.
L'argent serait attribué à des organisations internationales comme le CICR. Le
conseiller fédéral Flavio Cotti s'est déclaré dans l'impossibilité d'évaluer cette
proposition et Peter Tschopp l'a retirée. Le Conseil national a approuvé le crédit de
3,9 milliards de francs par 122 voix contre 27.
Au Conseil des Etats, deux camps se sont trouvés
face à face: les uns voulaient, après le bon accueil réservé aux Lignes directrices
Nord-sud, fournir une preuve dans le domaine de la politique du développement en allouant
ce crédit de programme. Les autres ont trouvé que le Parlement devait donner, au sujet
de l'aide au développement, la preuve de sa volonté d'économiser. Giorgio Morniroli (D,
TI) voulait renvoyer le projet au Conseil fédéral en lui demandant de faire des
réductions sans les chiffrer. Ernst Rüesch (R, SG) a proposé de réduire le crédit de
programme quadriannuel de 200 millions pour le fixer à 3,7 milliards. Il estime qu'il ne
sera possible d'assainir les finances fédérales que si l'on renonce, même dans la
coopération au développement, à un accroissement des tâches. Carlo Schmid (C, AI) a
suggéré de biffer 500 millions en arguant du fait que sinon il ne sera pas possible de
demander au peuple de faire des sacrifices. Plusieurs députés ont réfuté les
déclarations des partisans d'une réduction qui estiment que les crédits de l'aide au
développement augmenteraient encore légèrement. Josi Meier (C, LU) et d'autres ont
souligné qu'il ne fallait pas considérer le complexe problème Nord-Sud uniquement sous
l'angle étroit de la politique financière. Rosemarie Simmen (C, SO), s'exprimant au nom
d'une minorité de la commission, a proposé de porter le crédit à 4,1 milliards. Elle
craint en effet que, si l'on fait des économies, on dispose de moins d'argent pour les
projets suisses d'aide, qui sont largement soutenus dans la population, parce que la
Confédération a pris des engagements fermes à l'égard d'organisations internationales
d'aide au développement. La majorité du Conseil n'a pas suivi cette proposition et, au
contraire, a voté par 24 voix contre 17 en faveur de la proposition de réduire le
crédit de 200 millions et de le fixer à 3,7 milliards de francs. Il en a donc résulté
une divergence par rapport au Conseil national.
Lors de la procédure d'élimination des divergences, le
Conseil national a maintenu sa décision d'accorder 3,9 milliards. Les écologistes,
les socialistes, le PEP, l'AdI et les libéraux ont pris parti pour une politique
crédible du développement qui devrait augmenter les crédits pour arriver à 0,4 pour
cent du produit national brut, taux recommandé par l'OCDE. Le PRD, l'UDC, le Parti de la
Liberté, les Démocrates suisses et la Lega se sont déclarés pour une réduction. Une
majorité du PDC s'est opposée à une diminution, une minorité a suivi une proposition
de Dumeni Columberg (C, GR) qui proposait un compromis entre le Conseil national et le
Conseil des Etats en fixant le crédit à 3,8 milliards.
Le Conseil des Etats a approuvé par 34 voix contre
4 ce compromis de 3,8 milliards et le Conseil national a pris la même décision
par 88 voix contre 54, contrairement à la recommandation de la majorité de sa
commission.
Rétrospective 1991-1995 - © Services du Parlement,
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