Rétrospective de la 44e législature des Chambres fédérales
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9. Transport
92.047 |
Accords sur le transit |
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Transitabkommen |
Message: 13.05.1992 (FF III, 1001 / BBl III, 1057)
Situation initiale
Par l'accord sur le transit et l'accord trilatéral, la
Confédération suisse entend relever les défis en matière de politique des transports
engendrés par le processus d'intégration communautaire et la création du marché
intérieur communautaire. En effet, la topographie suisse ne permet pas l'extension des
axes routiers actuels à travers les Alpes, ni en termes de capacités, ni en termes
d'environnement. C'est pourquoi il convient en particulier de moderniser et de développer
les structures ferroviaires, de façon à améliorer leur situation face à la route sur
le plan concurrentiel. Cet instrument international dont la durée a été fixée à 12
ans a pour objectif principal de renforcer la coopération entre les parties contractantes
dans le domaine des transports de marchandises, et plus particulièrement en matière de
trafic en transit à travers les Alpes suisses.
L'accord sur le transit décrit les travaux
d'infrastructure à entreprendre en Suisse, ainsi que dans les Etats membres de la CE,
afin de permettre un écoulement ininterrrompu du trafic au-delà des frontières suisses.
Le Conseil fédéral soumet également à l'approbation du
Parlement l'accord trilatéral conclu entre les Ministres des transports de l'Allemagne,
de l'Italie et de la Suisse, concernant l'amélioration du trafic combiné rail/route des
marchandises à travers les Alpes suisses.
Délibérations
CE |
30.09.1992 |
BO 1992, 918 |
CN |
16.12.1992 |
BO 1992, 2587 |
Première Chambre à examiner cet objet, le Conseil des
Etats a approuvé l'accord sur le transit avec la CE à l'unanimité par 29 voix à
zéro. Dans la discussion toutefois, de nombreuses critiques se sont fait entendre. La
courte durée de validité qui n'est que de 12 ans, l'absence d'obligation de transférer
les marchandises en transit de la route sur le rail ainsi que l'incertitude sur le point
de savoir si la CE introduira une redevance couvrant les coûts sur les poids lourds n'ont
pas permis de faire preuve d'euphorie. Les intervenants ont toutefois qualifié de succès
le fait que la Suisse ait pu faire accepter la limite des 28 tonnes ainsi que
l'interdiction du trafic le dimanche et la nuit. Quelques-uns ont estimé que
l'entêtement de la Suisse avait entraîné la CE à revoir sa conception en matière de
politique des transports. Ulrich (V, GR) a relevé qu'il n'approuvait l'accord que faute
d'une solution de rechange et se sentant des obligations envers l'Europe. Il aurait aimé
avoir des assurances que le trafic Nord-Sud serait effectivement transféré sur le rail.
Luregn Mathias Cavelty (C, GR) souhaiterait des faits concrets visant à une imposition
plus élevée des poids lourds. Le conseiller fédéral Adolf Ogi a rappelé que
l'introduction d'une redevance sur le trafic lourd liée aux prestations devait
s'effectuer en même temps que la CE. Il trouve injustifié le reproche souvent exprimé
selon lequel la Suisse a laissé passer l'occasion d'édicter des dispositions
contraignantes pour le transfert des marchandises sur le rail.
Le Conseil national a approuvé l'accord sur le
transit par 126 voix à zéro. Peter Schmid (G, TG) a déclaré que l'accord sur le
transit faisait de trop grandes concessions à la CE, notamment la promesse que le
transport sur le rail serait rendu plus attrayant par rapport au transport routier grâce
à des subventions. Il a en outre critiqué le fait que rien n'obligeait le trafic routier
à assumer les frais lui incombant réellement. Christian Wanner (R, SO) et Ernst
Mühlemann (R, TG) ont critiqué, non pas le contenu, mais la date de la ratification par
le Conseil fédéral. Après le rejet de l'accord EEE, la Suisse devrait utiliser cet
accord comme atout pour négocier le libre accès des entreprises suisses de transport sur
le territoire de la CE. Il faudra aussi obtenir un accord pour les entreprises suisses de
transport aérien dans l'espace européen. Les deux radicaux ont proposé de reporter la
ratification jusqu'à ce qu'une solution satisfaisante ait été trouvée. Le conseiller
fédéral Ogi a trouvé une telle tactique dangereuse et a promis de tout mettre en oeuvre
pour qu'une solution satisfaisante soit trouvée cette année encore pour les sociétés
suisses de transport aérien.
Rétrospective 1991-1995 - © Services du Parlement,
CH-Berne
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