Rétrospective de la 44e législature des Chambres fédérales
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11. Environnement
91.045 |
Protection de la
nature et du paysage. Révision de la loi |
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Natur- und
Heimatschutz. Bundesgesetz. Revision |
Message: 26.06.1991 (FF III, 1137 / BBl III, 1121)
Situation initiale
Le Conseil fédéral propose d'étendre le champ
d'application de la loi sur la protection de la nature et du paysage (LPN) à la
conservation des monuments historiques et à la protection des sites marécageux.
S'agissant de la conservation des monuments historiques, plusieurs facteurs commandent une
révision de l'actuelle législation. Premièrement, il convient de prendre en compte les
nouveaux éléments de réflexion issus des études sur la nouvelle répartition des
tâches entre la Confédération et les cantons. Deuxièmement, il faut apporter une
solution durable aux problèmes d'exécution qui se posent depuis de nombreuses années.
L'initiative de Rothenthurm, acceptée par le peuple et les cantons le 6 décembre 1987,
oblige par une disposition constitutionnelle la Confédération et les cantons à
protéger strictement et de manière spécifique les sites marécageaux d'une beauté
particulière et présentant un intérêt national. Comme cette tâche revêt une
importance nationale, elle incombe en partie à la Confédération. Il convient de
définir les compétences de cette dernière par analogie avec les dispositions concernant
la protection des biotopes, arrêtées par le Parlement le 19 juin 1987. Enfin, le droit
de recours est adapté "à l'état actuel de la jurisprudence", notamment en ce
qui concerne les associations privées.
Délibérations
CE |
18.06.1992 |
BO 1992, 600 |
CN |
29.-30.11.1993 |
BO 1993, 2065 |
CE |
10.03.1994 |
BO 1994, 203 |
CN |
16.06.1994 |
BO 1994, 1119 |
CE |
22.09.1994 |
BO 1994, 862 |
CN |
15.12.1994 |
BO 1994, 2432 |
CE |
14.03.1995 |
BO 1995, 287 |
CN |
16.03.1995 |
BO 1995, 707 |
CE / CN |
24.03.1995 |
Votations finales (34:4 / 129:16) |
Le Conseil de Etats a complété le projet en
ajoutant quelques dispositions. Il a notamment été prescrit explicitement que
l'aménagement et l'utilisation des sites marécageux sont autorisés dans la mesure où
ils contribuent à la sauvegarde des caractéristiques d'un tel site. Pour désigner les
sites marécageux d'intérêt national, le Conseil fédéral ne devra pas seulement
entendre les cantons, mais collaborer étroitement avec eux. Les cantons auront en outre
davantage de compétences puisqu'ils pourront désigner les installations, bâtiments et
modifications de terrains qui ont été réalisés après la date du 1er juin 1983 fixée
dans les dispositions transitoires de la Constitution après l'acceptation de l'initiative
populaire de Rothenturm. Lors du vote sur l'ensemble, la loi révisée a été aprouvée
à l'unanimité.
Le Conseil national a suivi les décisions du
Conseil des Etats dans les domaines de la conservation des monuments historiques et de
l'inventaire des objets d'intérêt national. Dans la question du droit de recours des
autorités et des associations, le Conseil national est allé encore un peu plus loin que
le Conseil fédéral et la Chambre haute, contrairement à l'avis d'une forte minorité.
Il a approuvé une fédéralisation partielle selon laquelle le droit de recours des
associations d'importance nationale portant sur des objets d'intérêt national ou sur des
objets concernant plusieurs cantons, aurait été limité. Dans tous les autres cas, les
cantons peuvent désigner les organisations ayant droit de recours. En outre, le Conseil a
accepté une proposition Maître (C, GE) précisant que le droit de recours doit être
exclu selon le droit cantonal ou fédéral pour des objets d'intérêt public. Dans le
vote sur l'ensemble, le projet a passé la rampe de justesse par 79 voix contre 68.
Lors de la procédure d'élimination des divergences, le Conseil des Etats n'a pas voulu
restreindre le droit de recours des associations aussi radicalement que le Conseil
national. Les deux conseils ne se sont mis d'accord qu'une fois proposition émise par la
conférence de conciliation. Selon cette solution de compromis, les communes et les
associations ne pourront faire recours que si elles ont participé auparavant à la
procédure d'opposition. Mais il sera encore possible, à titre exceptionnel, de
participer à la procédure si une décision est modifiée après coup dans la procédure
de recours, c'est-à-dire qu'un motif de recours n'apparaît qu'après clôture de la
procédure d'opposition.
En rapport avec la concrétisation de l'initiative
populaire dite de Rothenturm, les cantons d'Unterwald le Haut, de Schwyz, des Grisons,
d'Unterwald le Bas et de Zoug ont déposé cinq initiatives à la teneur semblable
(92.307, 92.308, 92.309, 92.311 et 93.300). Par cette voie, les cantons demandent aux
autorités fédérales de fixer les objectifs de la protection de telle sorte qu'il soit
possible de peser les intérêts de la protection des marais et des sites marécageux
d'une part, et ceux des aspects de l'économie régionale d'autre part, soit
l'exploitation des alpages et de la forêt, le tourisme, la détente, les activités
militaires et les entreprises artisanales importantes pour la région. Ils demandent en
outre que la clause de rétroactivité contenue dans les dispositions transitoires de la
Constitution soit abrogée.
En approuvant les dispositions sur les sites marécageux
dans la loi sur la protection de la nature et du paysage, les Chambres ont tenu compte
autant que possible des préoccupations exprimées par les cantons par voie d'initiative.
La commission du Conseil des Etats est d'avis que matériellement, les objectifs visés
par les initiatives des cantons ont de fait été atteints. Ueli Blatter (C, OW) a
déclaré, lors de l'examen des initiatives des cantons le 16 mars 1995, que la situation
dramatique de 1992 avait pu être calmée et objectivisée. Il a relevé que la
collaboration étroite entre l'OFEFP et les propriétaires fonciers, les corporations et
les gouvernements cantonaux s'était révélée efficace. La conseillère fédérale
Dreifuss ayant assuré que le périmètre ne serait présenté à l'approbation du
gouvernement fédéral qu'après consultation des gouvernements cantonaux, le Conseil
national a décidé de ne pas donner suite aux initiatives des cantons.
Le 19 juin 1995, le Conseil des Etats s'est rallié le 19
juin 1995 à la décision du Conseil national.
Rétrospective 1991-1995 - © Services du Parlement,
CH-Berne
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