Rétrospective de la 44e législature des Chambres fédérales
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13. Politique de santé
91.070 |
"Pour une saine
assurance-maladie". Initiative populaire |
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"Für eine gesunde
Krankenversicherung". Volksinitiative |
Message: 06.11.1991 (FF IV, 961 / BBl IV, 985)
Situation initiale
L'initaitive populaire déposée en 1986 déjà par le
Parti socialiste suisse (PSS) et l'Union syndicale suisse (USS) demandait l'introduction
d'une assurance obligatoire des soins médicaux et pharmaceutiques pour toute la
population ainsi que de l'assurance d'une indemnité journalière obligatoire pour tous
les travailleurs. Le financement serait garanti par les cotisations des assurés fixées
en fonction de leur capacité financière et par des subsides de la Confédération. Ce
système aboutit pratiquement à un financement analogue à celui de l'AVS: pourcentage du
salaire et contribution des pouvoirs publics. Le Conseil fédéral évalue la cotisation
des personnes exerçant une activité lucrative à environ 3,4 à 3,6 pour cent du revenu
(à supporter par moitié par le travailleur et par l'employeur); les subventions
fédérales s'élèveraient à quelque 3,3 milliards de francs (chiffres de 1992). Le
gouvernement recommande le rejet de l'initiative sans y opposer un contre-projet formel,
arguant du fait que la révision totale de la loi sur l'assurance-maladie est en cours et
que l'initiative propose un tout nouveau système d'assurance-maladie.
Délibérations
CE |
12.03.1992 |
BO 1992, 185 |
CN |
07.12.1992 |
BO 1992, 2413 |
CE / CN |
18.12.1992 |
Votations finales (41:2 / 104:42) |
Selon la loi sur les rapport entre les Conseils, les
Chambres fédérales devaient traiter l'initiative populaire (cf ci-dessus) avant février
1993 et ne pouvaient donc attendre que soit effectuée la révision de la loi sur
l'assurance-maladie
Au Conseil des Etats, l'initiative a clairement
été rejetée. Hans Jörg Huber (C, AG) a résumé en substance les arguments des
opposants, arguant du fait que l'initative introduirait un nouveau système de financement
avec une répartition des charges nettement différente. Elle fournirait une solution
centralisatrice à la charge des cantons, enlèverait toute substance aux structures
développées des caisses-maladie et en ferait des mécanismes d'exécution et de
répartition. Elle n'introduirait pas seulement une assurance obligatoire, mais deux. Otto
Piller (S, FR) en a appelé à tous ceux qui veulent une véritable réforme, leur
demandant de ne pas refuser simplement l'initiative en mettant tous leurs espoirs dans les
propositions gouvernementales. Il estime en effet que souvent de bonnes propositions du
Conseil fédéral sont édulcorées au Parlement pour ensuite subir un échec au
référendum - en raison de trop de compromis, elles ne sont plus soutenues par personne.
Au Conseil national également, une majorité
bourgeoise a clairement repoussé l'initiative PSS/USS. Les écologistes et le groupe
AdI/PEP qui ne soutenaient l'initiative qu'avec réserve voulaient que l'on comprenne leur
approbation comme un moyen de pression pour une révision sérieuse de la loi sur
l'assurance-maladie. Et le conseiller fédéral Cotti a également rappelé que le
gouvernement avait fait savoir qu'en cas de refus de son projet, il réexaminerait
l'initiative.
Lors du scrutin populaire du 4 décembre 1994, l'initiative
a été rejetée avec 76,5 pour cent de non (cf annexe G).
Rétrospective 1991-1995 - © Services du Parlement,
CH-Berne
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