Rétrospective de la 44e législature des Chambres fédérales
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2. Politique étrangère
95.041 |
Banques de développement. La
participation de la Suisse à l'augmentation du capital |
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Entwicklungsbanken.
Beteiligung der Schweiz an der Kapitalerhöhung |
Message: 31.05.1995 (FF III 1049 / BBl III 1105)
Situation initiale
Le message est consacré à un volet tout à fait
particulier de la coopération suisse au développement, à savoir la participation de la
Suisse au capital des banques de développement. Les trois banques régionales de
développement, fondées dans les années 60 sur le modèle de la Banque mondiale,
constituent un important complément à cette dernière. Comme la Banque mondiale, elles
disposent de deux guichets de crédit: l'un réservé aux crédits octroyés à des
conditions proches de celles du marché, l'autre destiné aux prêts concessionnels
accordés aux pays les plus pauvres de la région. Si, pendant longtemps, les banques se
sont principalement consacrées à financer des projets individuels et à aider les pays
bénéficiaires à les préparer, les mener à bien et surveiller l'exécution, ces
dernières années elles ont en plus cofinancé des programmes sectoriels complets et
participé beaucoup plus activement aux efforts de coordination des pays donateurs, ainsi
qu'au dialogue politique avec les pays bénéficiaires. Les trois banques accordent
aujourd'hui aussi une priorité élevée à la promotion de la coopération et de
l'intégration régionales.
La participation aux banques multilatérales de
développement est depuis de longues années une constante de la politique d'aide
multilatérale de la Suisse. Le dernier crédit de programme relatif à la participation
de la Suisse au capital des trois banques régionales de développement (et de l'Agence
multilatérale de garantie des investissements), d'un montant de 680 millions de francs, a
été approuvé le 29 septembre 1987 et sera, selon toute vraisemblance, totalement
engagé d'ici au milieu de l'année 1995.
Si la Suisse entend contribuer aux différentes
augmentations de capital, prévues pour les années qui viennent, dont une partie a déjà
été décidée ad referendum, un nouveau crédit de programme devra impérativement être
dégagé à la fin de 1995. Le Conseil fédéral prévoit de participer aux augmentations
de capital suivantes:
- 4e augmentation du capital de la Banque asiatique de
développement (BAsD)
- 8e augmentation du capital de la Banque interaméricaine de
développement (BID)
- 5e augmentation du capital de la Banque africaine de
développement (BAfD)
- 1ère augmentation du capital de la Société
interaméricaine d'investissement (SII)
- 1ère augmentation du capital de l'Agence multilatérale de
garantie des investissements (AMGI)
La contribution de la Suisse à la 4e augmentation du
capital de la BAsD, ainsi qu'une partie de celle à la 8e augmentation du capital de la
BID peuvent encore être financées au moyen du crédit de programme actuel de 680
millions francs. Les autres engagements prévus, nécessiteront un nouveau crédit de
programme de 800 millions de francs au total.
Sur le crédit d'engagement de 800 millions de francs
demandé, environ 45 millions seulement (soit près de 6% du total) seront libérés sur
une période d'une dizaine d'années.
Délibérations
CE |
26.09.1995 |
BO 1995, 926 |
Au Conseil des Etats, certains députés se sont
interrogés sur les risques liés aux engagements pris par les Banques de développement
et sur leurs exigences de qualité. La participation de la Suisse aux augmentations de
capital n'a toutefois pas été mise en cause. Jean Cavadini (L, NE) a émis certaines
craintes quant à l'avenir de la Banque africaine de développement. Indiquant que cette
institution connaissait effectivement quelques dysfonctionnements, Rosmarie Simmen (C, SO)
a toutefois exhorté les députés à faire preuve de patience. Le conseiller fédéral
Flavio Cotti a rappelé qu'en ce qui concernait cette banque, l'augmentation de capital ne
devait pas intervenir avant 1997, et que la Suisse n'y participerait que si la conduite de
l'établissement et la politique suivie en matière de crédit lui paraissaient
satisfaisantes. Thomas Onken (S, TG) a fait savoir que, comme Greenpeace et la
Déclaration de Berne, il déplorait que les banques régionales de développement ne
tiennent pas compte suffisamment des conséquences écologiques et sociales des projets
qu'elles soutiennent.
Rétrospective 1991-1995 - © Services du Parlement,
CH-Berne
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