Rétrospective de la 44e législature des Chambres fédérales
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4. Politique de sécurité
91.051 |
"40 places d'armes, ça
suffit". Initiative populaire |
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"40 Waffenplätze sind
genug". Volksinitiative |
Message: 11.09.1991 (FF IV, 246 / BBl IV, 254)
Situation initiale
L'initiative populaire "40 places d'armes, ça suffit
- L'armée doit aussi se soumettre à la législation sur la protection de
l'environnement" veut empêcher la construction et l'agrandissement de places
d'armes, ainsi que de places de tir, d'exercice et d'aérodromes militaires. L'initiative
exige en outre que les installations militaires soient soumises au même régime que les
installations civiles et que leur construction et leur exploitation soient régies par les
législations fédérale et cantonales sur la protection de l'environnement,
l'aménagement du territoire et la police des constructions. Les dispositions transitoires
citent nommément la place d'armes d'Herisau-Gossau, dans la région de
Neuchlen-Anschwilen, qui a été à l'origine de l'initiative. Les auteurs de l'initiative
demandent, après acceptation de celle-ci, le rétablissement de la situation antérieure
(au 1er avril 1990).
Le Conseil fédéral propose le rejet de l'initiative.
Alors que les places d'armes et aérodromes militaires suffisent pour les besoins de
l'instruction militaire, il n'en va pas de même des places de tir et d'exercice. Le
projet de place d'armes de Neuchlen-Anschwilen répond à un besoin urgent visant à
mettre fin à une situation provisoire qu'il n'est plus possible de maintenir plus
longtemps. Il ne s'agit pas d'une place d'armes supplémentaire, mais du remplacement de
la caserne de Saint-Gall qui est mise hors service. Le Conseil fédéral souligne la
nécessité de mettre les moyens nécessaires à disposition de l'Etat afin qu'il puisse
remplir ses tâches. Il s'agit en l'espèce du terrain nécessaire d'une part et d'autre
part d'une procédure adéquate qui tienne compte des besoins spécifiques de toutes les
parties.
Délibérations
CN |
29.01.1992 |
BO 1992, 96 |
CE |
16.06.1992 |
BO 1992, 521 (renvoi à la commission) |
CE |
28.08.1992 |
BO 1992, 740 |
CN / CE |
28.08.1992 |
Votations finales (101:47 / 32:0) |
Les débats au Conseil national ont été le reflet
des options fondamentales sur l'armée; les partisans d'une armée forte se sont
prononcés contre l'initiative populaire, les adversaires d'une grande armée pour
l'initiative. Deux propositions de contre-projet présentées par Edgar Oehler (C, SG) et
Roland Borer (A, SO) ont été clairement rejetées. Ces députés voulaient reprendre une
partie de l'initiative mais ne pas empêcher la construction de Neuchlen-Anschwilen.
Suivant un postulat de la commission, le conseiller fédéral Villiger a promis
d'organiser le scrutin populaire si possible en septembre 1992 déjà et d'attendre
jusque-là pour commencer les travaux de construction proprement dits pour la caserne de
Neuchlen-Anschwilen.
La Commission de la politique de sécurité a proposé au Conseil
des Etats, par 9 voix contre 3, de déclarer l'initiative non valable. Elle estimait
en effet que l'unité de la matière n'était pas respectée, car l'initiative prévoyait
d'une part une interdiction de différentes installations militaires et d'autre part
demandait que toutes les installations militaires soient soumises aux mêmes prescriptions
que les ouvrages civils. En plus de la question de la validité, le problème de la clause
de rétroactivité a été discutée, de sorte que les débats au Conseil des Etats ont
essentiellement porté sur ces aspects juridiques. Suivant le Conseil fédéral et
contrairement à l'avis de sa commission, le Conseil des Etats s'est prononcé pour la
validité de l'initiative par 22 voix contre 15. Comme un contre-projet qui venait d'être
déposée par René Rhinow (R, BL) n'avait pas fait l'objet d'un examen préalable,
l'objet a été renvoyé à la commission. A la session suivante, ce contre-projet, comme
les deux soumis au Conseil national, ont été rejetés.
L'initiative populaire qui a été soumise au peuple le 6
juin 1993 en même temps que celle "pour une Suisse sans nouveaux avions de
combat" a été rejetée par environ 55 pour cent des votants (cf annexe G).
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