Rétrospective de la 44e législature des Chambres fédérales
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4. Politique de sécurité
92.071 |
Troupes de casques bleus
suisses. Loi |
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Schweizerische
Blauhelmtruppen. Bundesgesetz |
Message: 24.08.1992 (FF V,1077 / BBl V, 1141)
Situation initiale
Dans son Rapport 90 sur la politique de sécurité de la
Suisse, le Conseil fédéral a considéré que le maintien de la paix était l'une des
tâches de l'armée relevant de notre politique de sécurité. L'envoi de troupes suisses
de casques bleus entre dans ce cadre. L'engagement de troupes suisses pour des opérations
de maintien de la paix a généralement pour but d'éviter que les parties au conflit ne
reprennent les hostilités et de créer des conditions favorables à la recherche d'une
solution négociée. Les opérations visant au maintien de la paix - c'est là leur
principale caractéristique - ne peuvent avoir lieu qu'avec l'aval à la fois des parties
au conflit et des Etats qui envoient les contingents. Elles se distinguent par là de
manière fondamentale des mesures de contrainte que peut prendre l'ONU. Pour les
engagements dans le cadre d'opérations visant au maintien de la paix entrent uniquement
en considération les militaires de l'armée qui se sont portés volontaires. Le Conseil
fédéral fonde ses estimations sur un effectif de 600 personnes.
Délibérations
CE |
08.03.1993 |
BO 1993, 51 |
CN |
09.-10.06.1993 |
BO 1993, 1109 |
CE / CN |
18.06.1993 |
Votations finales (37:0 / 127:23) |
Sur proposition René Rhinow (R, BL), le Conseil des
Etats a expressément chargé le Conseil fédéral de consulter les commissions
parlementaires compétentes et de rendre compte à l'Assemblée fédérale des engagements
effectués. Aussi bien dans le vote sur l'ensemble que dans le vote final, la loi a été
approuvée à l'unanimité.
Au Conseil national, les groupes DS/Lega, du parti
des automobilistes et une minorité de l'UDC se sont opposés à l'entrée en matière,
arguant essentiellement du fait que le peuple suisse avait rejeté clairement en 1986
l'adhésion de la Suisse à l'ONU. L'auteur d'une proposition de renvoi Lisbeth Fehr (V,
ZH) a relevé que l'exemple de l'ex-Yougoslavie montrait clairement que les troupes de
casques bleus n'étaient pas respectées comme intermédiaires de bonne foi pour une paix
équitable. Elle a indiqué qu'il existait d'autres moyens de promouvoir et de maintenir
la paix, comme la Croix-Rouge. Il convient, selon elle, de développer ces possibilités
plutôt que de créer de nouvelles structures d'assistance. La proposition de renvoi a
été rejetée par 144 voix contre 23. La majorité a souligné que la loi n'était pas
contraire à la décision concernant l'adhésion à l'ONU. Les troupes de casques bleus
suisses répondraient aussi bien aux besoins de la Suisse en matière de politique de
sécurité que dans l'optique de sa politique étrangère. Ces troupes constitueraient une
extension, sous une nouvelle forme, des bons offices. Lors des délibérations sur les
détails, le Conseil national s'est rallié aux décisions du Conseil des Etats.
Lors du scrutin organisé le 12 juin 1994 à la suite de la
demande de référendum, le projet de loi a été rejeté par le peuple avec 58 pour cent
de non (cf annexe G).
Rétrospective 1991-1995 - © Services du Parlement,
CH-Berne
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