Rétrospective de la 44e législature des Chambres fédérales
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4. Politique de sécurité
92.080 |
Initiative populaire
"pour une Suisse sans nouveaux avions de combat" |
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Volksinitiative "für
eine Schweiz ohne neue Kampfflugzeuge" |
Message: 28.10.1992 (FF VI, 432 / BBl VI, 471)
Situation initiale
L'initiative populaire "pour une Suisse sans nouveaux
avions de combat" a été déposée par le "Groupe pour une Suisse sans
armée" le 1er juin 1992; elle a recueilli 181'707 signatures valables. De plus, une
pétition portant le même texte et munie de 318'000 signatures a été déposée.
L'initiative vise à instaurer un moratoire en matière d'acquisition d'avions de combat,
entre le 1er juin 1992 et le 31 décembre 1999. Il ne s'agit donc pas seulement
d'empêcher l'acquisition de 34 FA-18 (mais cette acquisition a été à l'origine du
lancement de l'initiative).
Le Conseil fédéral a présenté, le 24 juin 1992 déjà,
son message dans lequel il en recommande le rejet. Pour le gouvernement,
"l'initiative satisfait aux exigences formelles et matérielles concernant la
validité, admises par la doctrine et la pratique actuelles, même si les clauses à effet
rétroactif dans les initiatives populaires constituent un problème en matière de droit
constitutionnel." En cas d'acceptation de l'initiative, il conviendrait de revoir la
politique de sécurité actuelle. Pour l'armée, renoncer à une force aérienne efficace
signifie un affaiblissement de la capacité défensive au sol.
Délibérations
CN |
10.12.1992 |
BO 1992, 2476 |
CE |
03./08.03.1993 |
BO 1993, 40, 48 |
CN / CE |
19.03.1993 |
Votations finales (117:53 / 42:2) |
Aussi bien au Conseil national qu'au Conseil des
Etats, le groupe AdI/PEP a essayé de rapprocher les fronts. Il a proposé de renoncer
seulement à l'acquisition des FA-18 mais de ne pas instaurer un moratoire général. Les
auteurs de l'initiative ont déclaré au dernier moment qu'ils étaient prêts à retirer
l'initiative populaire en faveur de ce contre-projet. Mais la majorité des deux Conseils
n'a pas voulu revenir sur les décisions d'acquérir les avions, décisions qui avaient
été prises dans le cadre de l'examen du programme d'armement 1992 (cf objet 91.080) Pour
les partisans d'une armée forte, il était évident que renoncer à moderniser l'aviation
militaire impliquait que l'on renoncerait précisément au moyen qui jouerait un rôle
essentiel en cas de conflit armé (rapporteur de la commission Hans Uhlmann, V, TG). Les
partisans de l'initiative ont déclaré que l'investissement de 3500 millions de francs
pour une telle arme de guerre résultait de priorités erronées en matière de politique
de sécurité. (Andreas Gross, S, ZH).
Lors du scrutin populaire du 6 juin 1993, l'initiative
populaire a été rejetée avec 57 pour cent de non (cf annexe G).
Rétrospective 1991-1995 - © Services du Parlement,
CH-Berne
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