Monsieur le Président de l’Union interparlementaire,
Mesdames et Messieurs les Présidents de parlements nationaux,
Chers collègues parlementaires,
Monsieur le Secrétaire général,
Excellences,
Mesdames et Messieurs

 

C’est un grand honneur pour moi que d’ouvrir le débat général de cette troisième conférence des présidents de parlement, et permettez-moi tout d’abord de vous souhaiter, au nom de l’Assemblée fédérale, la bienvenue en Suisse.
« Garantir la responsabilité démocratique mondiale », tel est le thème de notre débat et le défi auquel les parlements du monde doivent faire face. En cette période de crise, quel rôle pouvons-nous jouer ou, plus précisément, comment pouvons-nous renforcer l’influence des parlements sur les décisions internationales ?
Nombreux sont ceux, parmi nous, qui ont commencé leur carrière politique au sein des institutions démocratiques d’une commune ou d’une région avant de rejoindre le parlement. Nul doute que nous soyons donc rompus à l’exercice de la démocratie à l’échelon local, régional et national. Mais sommes-nous seulement capables d’aller au-delà de la dimension nationale et d’envisager la démocratie au niveau mondial ?
Dans maints domaines, tels que l’économie, la finance, les sciences, les transports ou la communication, il y a d’ailleurs longtemps que les frontières nationales ont été abolies.


La politique, elle, peine à suivre cette évolution. Certes, les États du monde sont parvenus à mettre en place une forme de collaboration au niveau exécutif, à travers l’ONU ou d’autres organisations intergouvernementales. Ils ont également uni leurs efforts au niveau judiciaire en créant des tribunaux internationaux dont les décisions ont marqué l’Histoire. Mais au niveau parlementaire, la coopération internationale n’en est encore qu’à ses débuts. Et pourtant, qui mieux que les parlements peut rapprocher les citoyens des organes de décision internationaux ?
Comprenez-moi bien, il ne s’agit pas d’échafauder des théories floues sur la création d’un parlement mondial. Non, si nous souhaitons renforcer le poids des parlements dans les processus décisionnels internationaux, nous devons plutôt nous montrer pragmatiques.


Je me permettrais donc de formuler une proposition concrète : l’élargissement au niveau supranational de la haute surveillance parlementaire. Cette compétence permet aux parlements de surveiller – de manière critique et constructive – l’action menée par les gouvernements en matière de politique extérieure, notamment au sein des organisations internationales et dans le cadre des négociations avec des États étrangers. Bien loin d’attiser la rivalité entre les différents pouvoirs, la haute surveillance parlementaire contribue à augmenter la qualité des décisions prises, à leur conférer davantage de légitimité et, par là même, à améliorer leur acceptation au sein de l’opinion publique.


Or, aujourd’hui, cette forme de haute surveillance peut essentiellement être pratiquée au niveau de chaque État. Cependant, pour assurer le contrôle et le suivi des décisions internationales, la haute surveillance parlementaire doit, à mon sens, prendre une autre dimension et s’inscrire dans une démarche supranationale qui serait issue de la coopération entre nos parlements respectifs. En d’autres termes, il est temps de faire évoluer le cadre politique international.


Ne nous le cachons pas, Mesdames et Messieurs, la tâche sera ardue, mais votre présence ici constitue pour moi un signe éminemment positif. Cela montre que, en votre qualité de président ou présidente de parlement, vous saisissez toute l’importance de la question et que vous êtes prêts à engager une réflexion approfondie pour améliorer l’efficacité du travail parlementaire dans le domaine international. Je tiens donc à vous adresser mes plus vifs remerciements et, pour conclure, je forme le vœu que cette conférence soit pour nous tous riche d’enseignements.


Merci de votre attention.