Le 19 mai 2019, une délégation de la Commission de politique extérieure du Conseil national composée de huit membres se rendra en Grèce, où elle séjournera jusqu’au 23 mai. L’objectif des rencontres prévues est non seulement de renforcer les relations bilatérales, mais aussi, et surtout, d’aborder les conséquences de l’initiative «La Ceinture et la Route» pour la Grèce et les défis liés aux migrations.

​L’an dernier, la Commission de politique extérieure du Conseil national (CPE-N) s’est déjà longuement penchée sur l’initiative de la Chine «La Ceinture et la Route», qui vise à favoriser la mise en place et le développement de réseaux intercontinentaux de commerce et d’infrastructures entre la Chine et différents pays asiatiques, africains et européens. Elle a examiné les chances et les défis liés à ce projet d’envergure ainsi que ses implications pour la Suisse au cours de plusieurs séances et lors de son voyage d’information 2018, qui l’a menée en Chine et au Kazakhstan. Le voyage d’information que la CPE-N entreprendra cette année s’inscrit dans le prolongement de ces travaux, puisqu’il mettra en lumière, à travers l’exemple du port du Pirée, les conséquences de la nouvelle route de la soie pour l’Europe.

En dépit de sa situation économique difficile, la Grèce demeure un acteur majeur dans les Balkans et joue un rôle important du point de vue géopolitique en tant que porte d’entrée vers l’Europe du Sud-Est. Les investissements réalisés par l’armateur chinois COSCO dans le port du Pirée dans le cadre de l’initiative «La Ceinture et la Route» ont contribué à renforcer la position de la Grèce. La délégation de la CPE-N visitera les installations portuaires et s’enquerra sur place des répercussions de la nouvelle route de la soie et de l’acquisition chinoise au Pirée. Elle s’intéressera également aux conséquences de ce projet pour les relations économiques lors de rencontres avec des représentants des milieux économiques suisses.

L’économie grecque pâtit encore de la crise de la dette. En août 2018, la Grèce a touché, dans le cadre du Mécanisme européen de stabilité, la cinquième et dernière tranche d’aide financière fournie par l’Union européenne (UE). Dans le contexte de la crise de la dette et de la voie de la normalisation, des questions importantes se posent pour la Suisse et les entreprises suisses en ce qui concerne le potentiel de développement économique de la Grèce ainsi que les opportunités et les risques y afférents, autant d’aspects que la délégation entend aborder au cours de son voyage d’information.

Véritable carrefour entre différents continents, la Grèce est un pays stratégiquement important dans le contexte des migrations vers l’Europe. Depuis 2014, la Suisse soutient ce pays dans le cadre de projets communs. Si le Parlement approuve la deuxième contribution de la Suisse en faveur de certains Etats membres de l’UE, il est fort probable que la Grèce, notamment, bénéficiera du crédit-cadre pour la migration. Dans ce contexte, la délégation de la CPE-N a décidé de visiter plusieurs camps de réfugiés et sites d’hébergement à Lesbos et à Athènes; elle s’entretiendra ensuite avec les ONG locales et l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés au sujet de la situation actuelle et de la manière dont la Grèce gère les défis liés aux flux migratoires.

Chaque année, les Commissions de politique extérieure envoient une délégation à l’étranger pour un voyage d’information. Cette année, la délégation de la CPE-N sera emmenée par sa présidente, Elisabeth Schneider-Schneiter (PDC, BL), et sera composée des conseillers nationaux Andreas Aebi (UDC, BE), Fabian Molina (PS, ZH), Martin Naef (PS, ZH), Yves Nidegger (UDC, GE), Hans-Peter Portmann (PLR, ZH), Maximilian Reimann (UDC, AG) et Luzi Stamm (UDC, AG).