<p>Berne (ats) Pro Helvetia et la commission de la culture du Conseil des Etats ont renoué jeudi le dialogue après l'éclat dû à l'affaire Hirschorn. Les comnissaires restent toutefois partagés sur le rôle de la culture et attendent beaucoup des réformes à venir.
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La loi sur l'encouragement de la culture et la nouvelle loi sur Pro Helvetia devraient être mises en consultation cet été. Dans l'optique du traitement de ces textes, la commission de la culture a chargé le contrôle parlementaire de l'administration d'évaluer les structures et le fonctionnement de Pro Helvetia, a indiqué sa présidente Christiane Langenberger (PRD/VD) devant la presse.

Grande attente

Une grande attente est placée dans ces réformes. La nouvelle loi doit permettre à la fondation culturelle de disposer de meilleures structures et d'une gestion financière plus efficace, a souligné Mme Langenberger. Le poids des coûts administratifs de la fondation a été évoquée.

Une autre question soulevée est celle de la collaboration avec les autres organes culturels, notamment au Département fédéral des affaires étrangères. La commission espère aussi que la nouvelle loi permettra de mieux cibler l'aide et de ne pas procéder selon le principe de l'arrosoir.

Pour le directeur de la fondation Pius Knüsel, qui a été reçu avec la présidente Yvette Jaggi par la commission, il s'agira «d'un nouveau départ». Pro Helvetia disposera d'une nouvelle structure. Ses stratégies seront redéfinies et ses compétences réorganisées.

La fondation attend un mandat plus clair que celui fixé depuis 1949 dans la loi. Elle souhaite rester autonome et compétente pour tout l'éventail culturel, et continuer de représenter la culture suisse à l'étranger, a précisé M. Knüsel. La discussion qu'il a pu mener «dans un climat très chaleureux» avec la commission lui a «fait du bien».

Dialogue renoué

Tout comme Mme Langenberger, Pius Knüsel a souligné la nécessité de renouer le dialogue après l'éclat de décembre. Echaudé par le contenu d'une exposition de Thomas Hirschhorn au Centre culturel suisse à Paris, le Conseil des Etats s'était retourné contre Pro Helvetia lors du débat sur le budget 2005 de la Confédération. Au final, la fondation s'est vue supprimer un million de francs sur les 34 qui lui étaient destinés pour cette année.

Pour Mme Langenberger, cette exposition a été «la goutte qui a fait déborder le vase». La discussion sur le rôle de la culture qui a alors eu lieu ne devrait toutefois plus se faire dans le cadre d'un début sur le budget, a-t-elle estimé à titre personnel.

Mais les positions au sein de la commission restent assez figées et ne devraient guère changer. Même si tout le monde a admis que le débat de décembre avait été très émotionnel, a convenu la présidente.

Une partie des commissaires continuent de penser que la liberté totale de la culture doit primer alors que les autres jugent qu'il y a certaines régles à respecter lorsque l'argent des pouvoirs publics et donc du contribuable est en jeu. Pour la Vaudoise, il est normal que la nouvelle génération d'artistes choque un peu pour se profiler.