La majorité de la Commission de la politique de sécurité du Conseil des États (CPS-E) considère que la solde a une valeur symbolique, étant donné que les personnes en service sont indemnisées au moyen des allocations pour perte de gain. Bien qu’il ne soit pas significatif, le relèvement du montant de la solde constitue, selon elle, une marque de reconnaissance à l’égard des militaires. La majorité de la commission estime par ailleurs que faute d’augmentation, il faudrait songer à moyen terme à supprimer de la solde. Le dernier ajustement date en effet de 1987. Aux yeux de la majorité, une nouvelle augmentation enverrait ainsi un signal positif aux personnes en service; elle engendrerait par ailleurs des coûts raisonnables.
Pour la minorité de la commission, l’opportunité d’augmenter la solde devrait être examinée non isolément, mais dans le cadre d’un débat plus large sur la question de l’alimentation en effectifs de l’armée et la protection civile. En outre, la minorité est d’avis que la reconnaissance à l’égard des militaires doit plutôt se traduire par de bonnes conditions-cadre et notamment une instruction moderne. De plus, l’augmentation de la solde proposée par l’auteur de la motion aurait, selon elle, une efficacité limitée et entraînerait des conséquences financières considérables pour l’armée, les cantons et les établissements d’affectation.
La commission est consciente du fait que, compte tenu des bases légales en vigueur, le relèvement du montant de la solde des militaires entraînerait également une augmentation équivalente de la solde des membres de la protection civile et des civilistes
À sa séance du 13 août 2021, la commission avait suspendu l’examen de la motion et chargé le Département fédéral de la défense, de la protection de la population et des sports (DDPS) de lui présenter un état des lieux des indemnités versées à l’armée, à la protection civile et au service civil. Elle a ainsi pu procéder à une comparaison et se pencher sur les conséquences financières en cas d’adoption de la motion.
Le Conseil des États examinera la motion à la session d’hiver.
La commission sest réunie le 15 novembre 2021 à Berne, sous la présidence du conseiller aux États Thomas Minder et, pour partie, en présence de la conseillère fédérale Viola Amherd, cheffe du DDPS. La CPS-E a en outre visité le commandement des Opérations de l’armée, à Berne.