​L'instauration de péages sur les routes suisses n'est pas pour demain. Par 17 voix contre 4, la commission des transports du National a rejeté l'idée d'une telle taxe pour financer un second tunnel au Gothard. La majorité recommande au plénum, qui se prononcera en septembre, de soutenir la construction de l'ouvrage. (13.077)

​L'instauration d'un péage changerait complètement le système suisse, qui exclut de telles redevances sauf exceptions dûment autorisées par le Parlement. La commission préfère donc aborder la question de manière plus générale, dans le cadre du débat sur le nouveau fonds routier VOSTRA, a expliqué mardi sa présidente Viola Amherd (PDC/VS) devant la presse.

Aucun mandat concret n'a pour l'instant été adopté. La commission a abordé la question après avoir demandé des éclaircissements à l'administration. Il en ressort qu'un péage au Gothard risquerait de dévier le trafic vers d'autres axes comme le San Bernardino ou le Simplon.

Pour éviter un tel report, il faudrait généraliser les péages sur les routes alpines. Dans ce cas, le seul aval des Chambres fédérales ne suffirait pas. Il faudrait modifier la constitution et donc obligatoirement en référer au peuple.

Autre problème: les tarifs à adopter. Une taxe préférentielle pour les Tessinois ne serait pas possible mais des rabais pourraient être accordés pour utilisation fréquente d'un tronçon.

L'idée d'un péage avait reçu certains soutiens, notamment parmi ceux qui craignaient que d'autres projets routiers, en Suisse romande par exemple, fassent les frais du percement d'un second tube au Gothard. Les coûts de cet ouvrage sont estimés à 2,8 milliards de francs.

Référendum en vue

D'autres, à gauche notamment, ne veulent pas entendre parler d'un deuxième tunnel et annoncent d'ores et déjà le référendum. Ils font valoir que le souverain s'est prononcé plusieurs fois déjà contre la construction d'une seconde galerie (initiative Avanti et celle sur les Alpes).

Même si le projet ne prévoit qu'une voie par tunnel unidirectionnel, ils craignent qu'on finisse par ouvrir au trafic les deux pistes de chacun des deux tubes. Enfin une seconde galerie ne serait pas indispensable à la réfection du tunnel. Sa fermeture complète durant les travaux, avec ouverture estivale, serait moins onéreux.

Majorité pour

Ces arguments n'ont pas convaincu la commission. Par 14 voix contre 9, celle-ci s'est prononcée pour le projet soumis par le Conseil fédéral et déjà adopté par le Conseil des Etats. Pour la majorité, la construction d'un second tube avant de lancer les travaux de réfection dans le tunnel existant est la solution la plus judicieuse.

Cela permettra de garantir le raccordement routier du Tessin au reste de la Suisse tout en évitant la fermeture complète de l'ouvrage. Tout en améliorer la sécurité sur le site.

La nouvelle galerie entrerait en service au plus tôt vers 2027. Vers 2030, à la fin des travaux d’assainissement de l’ancien tube, les voitures pourraient circuler dans deux tunnels différents.

La révision de la loi sur le trnsit routier dans la région alpine prévoit aussi d’ancrer le système du compte-gouttes, assurant une distance minimale de 150 mètres entre les poids lourds, introduit en 2001 après l'incendie dans le tunnel.

 

ATS, 01.07.2014