(ats) Les nouveaux retraités devraient pouvoir compter sur un bonus de 70 francs sur les rentes AVS. Le Conseil des Etats a maintenu sa position par 25 voix contre 19. Il a aussi refusé un mécanisme pour relever automatiquement l'âge de la retraite à 67 ans.

Les sénateurs ont été nombreux mardi à souligner l'importance d'avoir un projet qui soit accepté par le peuple. Ce souci les a conduit à tacitement refuser d'entrer en matière sur le mécanisme ajouté par le National dans un volet séparé. Celui-ci prévoit un relèvement automatique de l'âge de la retraite jusqu'à 67 ans si le fonds AVS ne couvre plus que 80% de ses dépenses et qu'aucune réforme n'est engagée.

Le Conseil des Etats a tenu à son modèle qui vise à revaloriser les rentes AVS pour compenser la baisse des rentes du deuxième pilier. Il prévoit un bonus de 70 francs aux nouveaux rentiers et la hausse des rentes conjointes de 150 à 155% dans le premier pilier.

Il faut une solution qui soit facilement compréhensible par la majorité des gens et qui agisse sur les rentes AVS, car ce sont elles qui comptent le plus pour les gens, a estimé Erich Ettlin (PDC/OW).

Il s'agit de la solution la meilleure marché: ce modèle coûterait 24 millions de moins sur 13 ans que celui du Conseil national, selon un rapport fourni par l'administration. Et le projet de la minorité de droite coûtera environ 700 millions de plus par année par rapport à celui de la majorité, a rappelé le conseiller fédéral Alain Berset.

Alternatives écartées

L'udc et le PLR ont critiqué en vain le modèle de la Chambre des cantons, qui viserait à étendre indirectement l'AVS. La droite aurait voulu compenser une baisse des rentes LPP directement dans le deuxième pilier, mais toutes deux ont été rejetées.

La première variante, défendue par Karin Keller-Sutter (PLR/SG), proposait de faciliter la retraite anticipée pour les revenus faibles et moyens, un point réclamé par la gauche, mais qui n'a cependant pas passé la rampe.

La seconde, présentée par Alex Kuprecht (UDC/SZ), voulait compenser via deux mesures. Les personnes de plus 45 ans auraient bénéficié de mesures transitoires et la déduction de coordination aurait été abaissée à 17'625 francs afin d'intégrer le travail à temps partiel, qui touche en majorité des femmes. Cette mesure aurait augmenté les cotisations des employeurs et des employés.

La gauche et le PDC ont critiqué une mesure qui réduirait beaucoup le salaire des travailleurs sans pour autant leur assurer une vraie augmentation de rente. Les sénateurs l'ont finalement rejetée par 25 voix contre 18.

Rentes de veuves sauvées

La Chambre des cantons est restée sur ces positions concernant les rentes de survivants. Elle a tacitement confirmé son soutien aux rentes de veuves sans enfant à charge et aux retraités qui ont encore des enfants à charge, biffées par le National.

Elle a aussi refusé de couper les rentes des orphelins qui n'habitent plus en Suisse ou des enfants adoptés qui ne vivraient plus en Suisse, comme le veut le National.

Finalement, le Conseil des Etats a accepté de faire un geste en direction des personnes qui travaillent à temps partiel et des petits salaires. "Il y a un besoin de rattrapage", a remarqué Pascale Bruderer (PS/AG). La déduction de coordination qui réduit le salaire assuré serait abaissée.

Le Conseil des Etats s'est rallié au National par 30 voix contre 13 et décidé de biffer des mesures permettant de surveiller davantage les institutions de prévoyance. Les deux Chambres se sont aussi unies pour permettre aux institutions de prévoyance de proposer un âge minimal de 60 ans.

Hausse de la TVA

Le Conseil des Etats a refusé de trop charger l'Etat: sa participation aux dépenses annuelles de l'assurance vieillesse ne doit pas dépasser 19,55%. Le National l'avait relevée à 20%.

La Chambre des cantons a aussi maintenu sa volonté de relever le taux de TVA d'un point de pourcentage. Le National ne veut le relever que de 0,6 point de pourcentage. Selon l'Office fédéral des assurances sociales, le fonds plongerait au-dessous de 80% en 2033 avec cette solution.

Le dossier retourne au National.