(ats) Interpellé par le lobby paysan sur l'avenir de l'agriculture, Johann Schneider-Ammann a dénoncé jeudi au Parlement des attaques fielleuses. Selon lui, il faut rétablir le dialogue tout en se rappelant que l'agriculture n'est qu'une facette de l'ensemble de l'économie.

"Le Conseil fédéral n'accepte pas les accusations selon lesquelles il voudrait l'arrêt de mort de l'agriculture", a déclaré le chef du Département fédéral de l'agriculture. Il s'agit de mensonges qui nuisent au dialogue, a poursuivi le Bernois, réitérant son invitation à une soupe de Kappel.

Pour lui, la vue d'ensemble de la politique agricole 2022+, présentée en novembre, demande à l'agriculture de s'adapter dans le cadre d'une évolution à moyen terme. "On parlera encore longuement de ce document", promettant un message au Parlement vers la mi-2019.

"Un franc sur deux, la Suisse le gagne grâce à l'exportation. Il y a des emplois derrière", a rappelé le conseiller fédéral. Le gouvernement se doit d'avoir le soucis de l'économie dans son ensemble. "Le nationalisme menace la prospérité générale".

Trahis

Les partisans de la cause paysanne avaient saisi l'occasion du débat sur l'initiative d'Uniterre pour dénoncer le rapport gouvernemental sur l'avenir de la branche. Ils s'étaient plaints d'un coup de poignard dans le dos, estimant que ce rapport contredisait complètement le nouvel article constitutionnel sur la sécurité alimentaire, plébiscité par le peuple le 24 septembre.

En signe de désapprobation, certains UDC menaçaient d'apporter leur soutien à l'initiative voire au contre-projet. "L'initiative est trop protectionniste, trop tournée vers le passé. Mais elle soulève des préoccupations sérieuses de familles paysannes en Suisse", a encore relevé Albert Rösti (UDC/BE) jeudi. Le secteur laitier helvétique a par exemple beaucoup souffert du libre-échange, a-t-il illustré.

Initiative d'Uniterre

Le texte "Pour la souveraineté alimentaire. L'agriculture nous concerne toutes et tous" demande une agriculture écologique, sans OGM et tournée vers la production locale. Un contre-projet a été déposé, retenant les éléments les moins extrêmes de l'initiative. Au vu du nombre d'interventions encore pendantes, la suite du débat a une fois de plus été reportée. La discussion se poursuivra la semaine prochaine.