(ats) Les parlementaires poursuivront leurs débats. Les présidents et vice-présidents des Chambres fédérales refusent de suspendre la session. Les mesures de protection seront toutefois renforcées.

Le Parlement doit montrer l'exemple dans la mise en oeuvre des mesures décrétées par l'Office fédéral de la santé publique (OFSP), a indiqué lundi la présidente du National Isabelle Moret (PLR/VD) devant la presse. Il s'agit en particulier de protéger les personnes vulnérables et de ne pas surcharger les hôpitaux.

A l'unanimité de ses six membres, la Délégation administrative de l'Assemblée fédérale estime que l'appréciation des risques permet de poursuivre la session en cours. Elle a toutefois décidé de renforcer les mesures d'hygiène et de protection.

Les groupes pourront bénéficier de salles plus grandes s'ils en font la demande. Les députés sont en outre priés de réduire leurs voyages officiels. Par ailleurs, les anciens parlementaires n'auront désormais plus accès au Palais du Parlement tout comme les membres de représentations diplomatiques.

Refus du National

En début de séance, le National a soutenu cette décision par 155 voix contre 13. Il a refusé une motion d'ordre du groupe UDC visant à suspendre la session durant une semaine.

"Nous devons protéger les personnes âgées", a argumenté Thomas Aeschi (UDC/ZG). Et d'avancer que les parlementaires sont assis très proches les uns des autres et représentent ainsi un danger pour les personnes vulnérables. "Un seul parlementaire infecté signifie une quarantaine de quatorze jours pour l'ensemble des Chambres", a-t-il encore lancé. Il n'a même pas convaincu ses propres rangs.

"Le coronavirus relève de la sphère privée et de la responsabilité de chacun. Si un parlementaire est malade, il est souhaitable qu'il reste à la maison", a expliqué Isabelle Moret devant le Conseil national. "C'est un acte de solidarité que de respecter les mesures proposées", a souligné le ministre de la santé, Alain Berset.

Accès restreint

Le Palais fédéral n'est plus accessible aux visiteurs et aux journalistes non accrédités depuis le début de la session. Les parlementaires sont en outre priés d'éviter les poignées de main et des désinfectants sont à leur disposition à l'entrée des salles de conseil.

Les mesures mises en place par la délégation vaudront jusqu'à fin avril, soit après la session, a précisé le président du Conseil des Etats Hans Stöckli (PS/BE). Elles seront actualisées selon l'évolution de la situation.

Avant de prendre sa décision, la Délégation administrative s'est entretenue avec Alain Berset et Daniel Koch responsable de la division Maladies transmissibles de l'OFSP. Elle a pris connaissance de la stratégie et des nouvelles recommandations de l'OFSP édictées vendredi dernier par la Confédération.

Augmentation attendue

Il suffit de regarder les derniers chiffres pour voir que les cas augmentent tous les jours, a rappelé M. Berset lors de l'heure des questions. L’OFSP estime que la progression n’est pas terminée.

Le virus est nouveau et différent de la grippe. Il existe encore de nombreuses inconnues quant aux caractéristiques. Contrairement à la grippe, les enfants ne semblent pas présenter un groupe à risque.

Le Conseil fédéral a pris les mesures qu'il estime nécessaires pour protéger la population et freiner la propagation du virus. Et il les adapte en fonction de l'évolution de la situation. L'interdiction des manifestations est l'une des mesures les plus importantes.

Une fermeture des frontières ou des transports publics n'est à ce stade pas indiquée; elle aurait un impact important sur la société et l'économie. "Sans les frontaliers, le système de santé ne pourrait plus fonctionner normalement", a avancé le ministre de la santé. De plus, le virus ne s'arrête pas aux frontières.