(ats) La Suisse doit soutenir la société civile iranienne dans sa lutte pour les droits des femmes et les droits humains. Mais sans reprendre intégralement les sanctions de l'UE. Le National a avalisé mardi une motion, dont la portée avait été auparavant atténuée par le Conseil des Etats.

Le Parlement demande au Conseil fédéral de prendre des mesures, à condition qu'"elles soient raisonnables et appropriées", pour soutenir la société civile iranienne dans sa lutte pour les droits des femmes et les droits humains. La situation est catastrophique pour les femmes en Iran, a rappelé Fabian Molina (PS/ZH) pour la commission.

Il a évoqué le décès de Mahsa Amini, en septembre 2022, une jeune Kurde morte après son arrestation pour avoir enfreint le code vestimentaire. Son décès avait provoqué des grandes manifestations, réprimées dans le sang.

Initialement, la motion de commission du National demandait un soutien à la société civile, ainsi que la reprise intégrale des sanctions décidées par l'UE contre les membres du régime iranien en raison des violations des droits de l'homme commises dans le pays. Le Conseil des Etats a soutenu le texte l'an dernier, mais en retirant la mention des sanctions.

L'udc était opposée à cette motion. Les femmes en Iran sont discriminées, torturées, c'est indéniable. Mais la Suisse y joue un rôle particulier, avec son mandat de puissance protectrice et son statut d'Etat neutre, a dit Monika Rüegger (UDC/OW).

Situation critique

Le Conseil fédéral était opposé à la motion initiale, mais d'accord avec la nouvelle version. La situation en Iran reste critique, a reconnu le ministre des affaires étrangères Ignazio Cassis: le nombre d'incarcérations et d'exécutions est à la hausse. Dans le contexte actuel, tout soutien direct à des organisations de la société civile actives dans les droits de l’homme les expose à des risques importants de représailles, n'a pas caché le Tessinois.

Au vote, la motion amendée a été acceptée par 117 voix contre 62.

Aussi au Karabakh

Dans la foulée, le National a adopté tacitement un postulat chargeant le Conseil fédéral d'examiner ce que la Suisse peut entreprendre pour soutenir la population arménienne suite au conflit au Nagorno Karabakh. Il s'agira notamment de déterminer comment oeuvrer pour faire libérer les prisonniers de guerre arméniens encore détenus en Azerbaïdjan et de demander des garanties pour les Arméniennes et Arméniens restés au Nagrono Karabakh. Le Conseil fédéral était favorable au texte.