Vom 16. bis 20. März 2014 fand in Genf die 130. Versammlung der Interparlamentarischen Union statt. Parlamentsdelegationen aus rund 130 Staaten wurden zur Teilnahme erwartet. Hauptthemen der Konferenz waren die nukleare Abrüstung, Strategien für eine nachhaltige Entwicklung angesichts der demographischen Entwicklung der Weltbevölkerung und die Verbesserung des Schutzes der Rechte von Kindern. Ein weiteres wichtiges Ereignis an dieser Konferenz war die Wahl einer neuen Generalsekretärin oder eines Generalsekretärs der IPU.
Medienmitteilung vom 13. März 2014
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Ansprache von Pierre-François Veillon im Bâtiment des Forces Motrices
M. le Conseiller fédéral Berset,
Cher Président Radi
Mesdames et Messieurs les présidents de Parlement
Chers collègues parlementaires
M. le Conseiller d’Etat
M. le Secrétaire général
Excellences,
Mesdames, Messieurs, chers amis,
C’est un grand plaisir de vous accueillir ici, au nom de la Délégation suisse, à l’occasion de cette 130ème Assemblée.
Cette réunion de printemps n’était pas prévue à Genève mais le lieu qui nous rassemble est finalement idéal pour commémorer « in situ » un moment historique pour l’UIP.
Pourquoi « in situ » : parce qu’autrefois, toutes les réunions de l’UIP avaient lieu ici à Genève.
Pourquoi un moment historique : parce que l’UIP fête cette année ses 125 ans d’existence.
Alors, chers collègues, soyez les bienvenus, vous êtes ici chez vous.
125 ans.
Une telle durée de vie remettrait probablement en cause le bon fonctionnement d’un organisme humain. Mais les organisations internationales appartiennent à une autre catégorie d’êtres vivants et le temps ne les détériore pas forcément. Au contraire, une organisation prend de la maturité avec le temps, pour autant qu’elle garde l’œil vif et qu’elle pratique l’autocritique.
Avec son grand âge, l’UIP peut penser qu’elle agit désormais avec sagesse. C’est certainement le cas, mais je l’ai dit : rien n’est jamais acquis ni définitif. A ce titre, il faut souligner la préoccupation stratégique qui anime l’organisation, le souci de suivre le bon cap et le souci de mener une action pertinente. L’UIP établit régulièrement une planification pluriannuelle de ses objectifs, de ses activités et du cadre budgétaire. Elle en contrôle la mise en œuvre, la bienfacture et le « retour sur investissement ». L’UIP garde ainsi l’œil vif.
Dans le cadre de notre congrès, un autre événement exceptionnel mérite toute notre attention : l’élection d’un secrétaire général de l’UIP - ou bien entendu d’une secrétaire générale- pour prendre le relais de monsieur Anders Johnsson, ce dernier partant en retraite en juin prochain.
Nous aurons l’occasion de prendre officiellement congé de monsieur Johnsson en temps utile mais je ne résiste pas à lui témoigner aujourd’hui déjà, en votre nom chers collègues, notre gratitude et nos remerciements pour le travail accompli pendant ces 16 dernières années.
Monsieur Johnsson a peut-être été parfois plus « Général » que « Secrétaire » mais c’était là l’expression de son engagement sans faille envers notre organisation.
Alors merci monsieur Johnsson pour tout ce que vous avez apporté à l’UIP.
Nous tous ici, membres de l’UIP, nous ne sommes que des passagers éphémères dans la vie de l’organisation. Il y a eu des générations de parlementaires avant nous, et il y en aura bien d’autres encore après nous.
Ce qui nous réunit, au-delà du temps qui passe, c’est la démocratie parlementaire.
Sans cesse. La promotion de la démocratie parlementaire. La bonne pratique de la démocratie parlementaire.
Dans cet esprit, j’espère que l’UIP est au printemps de sa vie et je lui souhaite, ainsi qu’à vous tous cher amis, santé et succès pour les défis à venir.
Je vous remercie de votre attention.
Rede von Pierre-François Veillon an der 130. Versammlung der IPU
«L’UIP a 125 ans : renouveler notre engagement au service de la paix et de la démocratie»
Monsieur le Président,
Chers Collègues,
Monsieur le Secrétaire général,
Mesdames et Messieurs,
Les pères fondateurs de l’UIP en 1889 se sentaient intimement liés au mouvement pour la paix. Ils considéraient que les parlementaires de tous les pays avaient pour vocation d’œuvrer ensemble en faveur de la paix, d’intervenir en cas de conflit, voire de jouer les arbitres.
L’UIP a été fondée à la fin du XIXe siècle. En cette période agitée, il était essentiel de disposer de mécanismes solides pour régler les conflits entre États. La médiation constituait une mission de premier plan.
Avec le temps, l’UIP a laissé la place à d’autres institutions internationales pour arbitrer les différents conflits qui font rage à l’échelle de la planète.
Il n’en demeure pas moins que notre organisation continue d’apporter sa pierre à l’édifice pacificateur. Je citerais pour exemples le Comité sur les questions relatives au Moyen-Orient ou le Groupe de facilitateurs concernant Chypre ;
Et là, je ne parle que des efforts les plus visibles de l’UIP pour promouvoir un dialogue entre les parlementaires concernés par une situation de conflit.
Le dialogue parlementaire peut être très efficace. Il permet de rétablir la confiance lorsque celle-ci fait défaut et il permet une nouvelle approche lorsque la diplomatie traditionnelle a abattu ses derniers atouts. Nous le voyons bien, l’UIP continue de jouer un rôle majeur dans la promotion de la paix.
Cependant, à l’occasion de ce débat général sur les 125 ans de notre organisation, nous nous devons de nous poser les questions suivantes :
Quelle est notre raison d’être profonde ? Quelle mission nous a été confiée que personne d’autre ne peut accomplir à notre place ? Que pouvons-nous faire mieux que quiconque ?
Sommes-nous tout désignés pour promouvoir un monde sans arme nucléaire ?
Est-ce que l’on peut compter sur nous pour trouver des solutions aux fléaux du sida ou de la malaria ?
Devons-nous seconder les gouvernements lors des négociations de l’OMC ?
Est-ce que l’on nous demande de participer à la formulation des Objectifs de développement durable ?
Ou alors, notre mission est-elle de proposer notre aide lorsqu’un conflit éclate ?
Selon moi, la réponse est non. Notre vocation est ailleurs.
Dans les exemples que je viens de citer, d’autres acteurs s’en chargent de façon bien plus efficace que nous.
Nous pouvons aborder ces sujets, échanger nos vues et formuler des propositions. Toutefois, il faut regarder la réalité en face : notre pouvoir reste limité. Nous n’avons aucune compétence décisionnelle et nous ne pouvons pas légiférer, contrairement à ce que nous connaissons au sein de nos parlements respectifs.
Notre domaine privilégié, celui dans lequel nous avons plus de compétences que n’importe quelle autre institution, c’est celui de la démocratie, en particulier au niveau des parlements, de son fonctionnement et de tous les rouages qui constituent le processus législatif.
Nous sommes l’organisation mondiale des parlements nationaux. On pourrait même dire que nous sommes le support mondial de la démocratie parlementaire.
Nous sommes bien placés pour savoir que la démocratie n’est pas quelque chose de figé mais qu’elle est un processus sans cesse en mouvement. Personne ne peut prétendre avoir trouvé la forme ultime de démocratie : elle n’existe tout simplement pas.
Il ne fait aucun doute qu’il y aura toujours plusieurs formes de démocratie et que chacune a sa légitimité : tout dépend de l’histoire nationale, de l’ ancrage de la démocratie dans les différentes cultures, et aussi de la taille du pays.
Prenons l’exemple de la Suisse : la démocratie directe donne au peuple la possibilité de se prononcer sur des questions concrètes telles que la construction d’une centrale nucléaire, l’achat d’avions de combat ou encore –actualité oblige- notre relation avec l’Union européenne.
Il est évident que ce système serait difficilement applicable dans un grand pays.
Il n’empêche que la démocratie doit répondre à certains critères précis : la référence à des particularités historiques ou culturelles ne saurait être un prétexte pour en violer le principe fondamental selon lequel il appartient au peuple d’attribuer le pouvoir politique.
Mais revenons à notre question : quelle est la raison d’être de l’UIP ?
l’UIP est une organisation au service des parlements nationaux, une plate-forme où des députés du monde entier se rencontrent et échangent leurs vues. Son objectif doit être celui de promouvoir et de renforcer le fonctionnement démocratique au sein des parlements. Pour ce faire, l’UIP organise des débats sur des thèmes politiques d’actualité et elle adopte des résolutions.
Que ce soit au sein des comités, en commission ou au plénum, il s’agit de cultiver cet esprit démocratique.
Mais chers collègues, la tâche essentielle de l’UIP est ailleurs, elle est en relation avec la raison d’être de l’organisation : porter assistance aux parlements.
Cette assistance concerne deux plans : D’abord celui exercée par le Comité des droits de l’homme des parlementaires : protéger et soutenir les parlementaires dans l’exercice de leur fonction. Il s’agit non seulement d’aider des collègues victimes de discrimination, mais aussi de garantir le respect des principes fondamentaux de la démocratie. Ensuite offrir notre soutien aux démocraties émergentes.
Nous ne pouvons pas nous contenter d’une vision idéaliste et abstraite de la démocratie :
Le travail d’un parlement revêt un aspect technique, pour ne pas dire artisanal, qui doit reposer sur des fondements solides et concrets. Un parlement a donc besoin d’un règlement, d’un encadrement professionnel et d’un secrétariat qui serve fidèlement tous ses membres, pas seulement les plus puissants.
Je pense en particulier aux démocraties émergentes ou aux pays qui se dotent d’un nouveau parlement au sortir d’un conflit : c’est à eux que nous devons en priorité offrir notre soutien et nos conseils.
Je me félicite de l’aide que l’UIP apporte dans ce domaine, mais j’estime qu’elle peut encore mieux faire.
En guise de conclusion, j’ose une suggestion qui pourra vous surprendre : le moment n’est-il pas venu de parler ici à l’UIP de Groupes politiques plutôt que de Groupes géopolitiques ?
Je suis conscient que la conception de « groupe politique » à l’échelle de la planète n’en est qu’à ses balbutiements. Mais l’UIP n’est-elle pas justement le bon forum pour encourager ce processus ? Je pense que les groupes géopolitiques vont à l’encontre de ce que nous recherchons : ils accentuent des différences que les frontières géographiques et les continents dessinent déjà clairement.
Or, nous ne voulons pas faire de l’Afrique, de l’Asie, de l’Amérique latine et de l’Europe des adversaires ; bien au contraire, nous souhaitons déborder ces frontières et permettre à de nouvelles alliances de se former sur la base d’idéaux politiques.
Je suis convaincu qu’un groupe de parlementaires particulièrement intéressés par les questions environnementales pourrait voir le jour au sein de notre assemblée. Ou alors, un groupe sensible aux problèmes sociaux. Et je suis sûr de trouver sur tous les continents des défenseurs de la politique libérale.
Personnellement, je me verrais bien au sein d’une famille qui s’attache à défendre les valeurs traditionnelles.
Malgré son âge avancé, l’UIP peut prouver qu’elle n’a rien perdu de sa vitalité.
Je vous invite, Mesdames et Messieurs, à réfléchir à cette idée de favoriser l’appartenance politique plutôt que la géostratégie : J’y verrais un nouveau souffle pour notre organisation et un clin d’œil à l’idéal démocratique.
Je vous remercie de votre attention.