(ats) La formation professionnelle supérieure doit être renforcée en Suisse. Suivant le Conseil des Etats, le National a adopté mercredi par 168 voix contre 24 un projet visant à améliorer l'attrait des écoles supérieures, notamment grâce à de nouveaux noms de diplômes.

Les diplômes de la formation professionnelle supérieure seront complétés avec les termes "Professional Bachelor" et "Professional Master". Ces compléments de titre sont importants afin que les titulaires puissent signaler, en particulier à l'étranger, que leur diplôme relève du niveau tertiaire, a souligné Katja Riem (UDC/BE) pour la commission. Et d'ajouter que les titres existants dans les langues nationales sont pleinement maintenus.

Le Centre et le PS auraient voulu ajouter une distinction supplémentaire, soit que les diplômes des examens professionnels supérieurs, comme le brevet fédéral, portent la mention "Professional Bachelor", tandis que ceux des écoles supérieures portent celle de "Professional Bachelor en ...", suivie de l'orientation.

Les formations dans les écoles supérieures impliquent bien plus d'heures d'apprentissage. Il s'agit de reconnaître les efforts fournis par les élèves, a fait valoir Regina Durrer-Knobel (Centre/NW). Une telle distinction supplémentaire compliquerait inutilement le système en doublant la discipline, a opposé Mme Riem.

Ajout de l'anglais

Ces compléments de titre sont l'une des quatre mesures proposées par le gouvernement en faveur des écoles supérieures (ES). Le projet prévoit aussi l'ajout de l'anglais comme possible langue d'examen supplémentaire pour les examens professionnels fédéraux et professionnels fédéraux supérieurs, comme cela est déjà le cas pour les autres diplômes du degré tertiaire. Les examens devront cependant continuer à être proposés dans les langues nationales.

Le Conseil fédéral a encore prévu que seules les institutions de formation et leurs filières qui proposent une filière de formation ES reconnue pourront s'appeler "école supérieure". Enfin, les filières d'études post-diplômes des écoles supérieures ne devront plus être reconnues par la Confédération ni passer par une procédure de reconnaissance. Elles pourront être ajustées avec souplesse aux besoins du marché du travail dans des délais raccourcis.

Valoriser la voie professionnelle

Le ministre de la formation Guy Parmelin a rappelé l'importance de la formation professionnelle supérieure: elle contribue à la grande compétitivité de notre pays et joue un rôle pour l'attrait de la formation professionnelle.

Près de 29'000 diplômes sont décernés chaque année, soit plus d'un tiers de tous les diplômes de degré tertiaire. Et de souligner que la formation professionnelle supérieure permet de fournir aux PME des spécialistes et des cadres "dont on a besoin" dans le contexte de pénurie de main-d'oeuvre qualifiée.

"Les diplômés ont le taux d'emploi le plus élevé et le risque de se retrouver au chômage le plus bas. Mais cette voie est soumise à plusieurs défis", a souligné le ministre. Le projet vise donc à valoriser cette voie qui, actuellement, "manque de prestige et de visibilité", notamment à l'étranger, a poursuivi M. Parmelin. Il vise à créer des conditions comparables au degré tertiaire.

Il s'agit aussi de montrer aux jeunes que même un CFC permet un diplôme de degré tertiaire, avec "d'excellentes perspectives de carrière et de salaire", a encore indiqué le Vaudois.