Mesdames et Messieurs, chers collègues, à crise exceptionnelle, situation exceptionnelle!

Pour la première fois de son histoire, notre Parlement doit siéger hors du Palais fédéral pour des raisons sanitaires, pour maintenir les distances sociales recommandées par le Conseil fédéral. Auparavant, ni les guerres, ni les épidémies, ni les catastrophes naturelles n'avaient nécessité qu'il se délocalise. Et jamais, depuis plus d'un siècle, depuis la grippe espagnole de 1918, notre pays n'avait connu de mesures sanitaires d'une telle ampleur: fermeture des établissements publics et des écoles, interdiction des rassemblements, mise en quarantaine des personnes infectées.
C'est avec émotion que je vous accueille pour cette session extraordinaire, à plus d'un titre, dans ce lieu hors norme - un lieu, une session, une crise, qui feront date dans l'histoire de la Suisse, de notre démocratie. Cette session extraordinaire permettra aussi de dessiner plus précisément les contours de la Suisse de demain, une Suisse qui se relance, progressivement mais sûrement, en s'adaptant aux nouveaux défis économiques et sanitaires.
Ces dernières semaines, nous avons tous vécu, le plus souvent chez nous, suspendus à la courbe de l'épidémie causée par le coronavirus. Nous n'avons pas cessé de nous parler, bien sûr, mais par écran interposé. Certains d'entre nous se sont sentis isolés. Beaucoup ont craint pour leur santé et celle de leurs proches.
Des régions de Suisse ont été plus durement touchées que les autres. C'est la raison pour laquelle j'ai aussi une pensée particulière ici pour nos concitoyens vaudois, genevois, valaisans et bâlois, et en premier lieu tessinois.


Le virus se joue des frontières. Nos amis tessinois ont été les premiers atteints. La vicinanza con l'Italia faceva del vostro cantone un bersaglio facile per il virus. Ciononostante, quando il 25 febbraio è stato annunciato il primo caso, siamo tutti rimasti turbati. Ecco che il virus era in mezzo a noi! Siete stati i primi in Svizzera, i primi anche a dichiarare lo stato di necessità. Il nostro pensiero è rivolto a voi, che appartenete a uno dei cantoni più colpiti.
Il virus si è insinuato nelle nostre vite. Il rischio di contagio ha stravolto le nostre relazioni con le persone malate. Non è più consentito a una moglie badare al marito, a un figlio dire addio alla madre, a una sorella tenere la mano al fratello. Il virus fa sì che chi ci lascia debba farlo senza i propri cari, in solitudine.
Au nom du Parlement, je tiens à exprimer notre compassion pour toutes les familles de Suisse en deuil, pour les malades qui souffrent de l'épidémie, et notre chaleureuse reconnaissance envers celles et ceux qui soignent les malades et assistent les mourants, le plus souvent dans la solitude. Mes pensées vont aussi à tous ceux qui ont perdu un proche au cours de ces semaines de confinement et qui ont dû lui dire au revoir dans la plus stricte intimité. A toutes et à tous, je vous propose de rendre aujourd'hui hommage.

Le virus s'est immiscé dans nos vies, sournois, silencieux. Il a arraché à la vie trop de femmes et d'hommes, mais ce n'est pas tout. Il s'est surtout immiscé dans la vie de tous les jours de chacun d'entre nous. Au fil des semaines de semi-confinement, les gestes barrières sont devenus habituels, comme ancrés dans notre quotidien, en particulier la distance de deux mètres et le lavage des mains.
La courbe a fléchi, le semi-confinement est un succès. Aujourd'hui, la phase critique de la crise sanitaire est derrière nous. Je salue l'action du Conseil fédéral. Rapide, efficace, il a promulgué près de 26 ordonnances d'urgence, dont l'une a même été ajustée au travers de 9 modifications.
Mais ce succès n'aurait pas été possible sans le civisme, la responsabilité et la solidarité de toute la population suisse, qui a appliqué les recommandations, en particulier celle lui demandant de rester chez elle. Au nom du Parlement fédéral, je remercie chaleureusement chacun d'entre vous.
Cette traversée de crise n'aurait pas non plus été possible sans tous ceux qui ont travaillé pour nous permettre de nous nourrir, de nous approvisionner, de continuer à vivre. Des agriculteurs aux caissières des magasins, des postiers à ceux qui travaillent dans toute la chaîne alimentaire, à eux et à tous ceux que nous n'avons pas vus oeuvrer vont nos sincères remerciements. 
Nos chaleureux remerciements aussi à tout le personnel soignant, mais aussi non soignant, qui effectue un travail extraordinaire dans les hôpitaux, les EMS et les soins à domicile. En un temps record, nos hôpitaux se sont adaptés à la lutte contre le coronavirus. Ils ont été très chargés, mais jamais débordés. Notre système de santé est solide. Il a des compétences et dispose d'une marge de manoeuvre. C'est donc avec confiance que nous pouvons nous projeter dans les étapes progressives du déconfinement.
Le virus s'est immiscé dans nos vies, avec son cortège de doutes et d'incertitudes. Autre source de confiance: avec le temps, nos autorités sanitaires et les scientifiques qui les accompagnent ont appris à le connaître, des connaissances qui leur permettront de limiter le risque sanitaire lié à la reprise graduelle des activités.
Face au déconfinement, certains ont des craintes, alors que d'autres attendent avec impatience plus de liberté et de vie sociale. Une impatience qui ne doit toutefois pas masquer l'impérative nécessité de poursuivre le respect des gestes barrières, en particulier la distanciation sociale et le lavage des mains.
Le virus est toujours là. Il le sera encore ces prochains temps. L'objectif désormais, c'est de relancer la vie et l'économie tout en maîtrisant la courbe de l'épidémie causée par le virus, en apprenant à vivre avec lui, tous ensemble.


Die letzten Wochen waren aussergewöhnlich, nicht nur für jede Einzelne und jeden Einzelnen von uns, sondern auch für unsere Demokratie. Am 28. Februar rief der Bundesrat die besondere Lage im Sinne des Epidemiengesetzes aus, wodurch er erweiterte Befugnisse erlangte - ein absolutes Novum. Doch unsere Demokratie ist stark, genauso wie unser Land.
Gemäss der Bundesverfassung müssen alle Ausgaben des Bundes vom Parlament genehmigt werden. Dies bedeutet, dass der Bundesrat ohne Zustimmung der Bundesversammlung keine Kredite sprechen kann. Deshalb trat die Finanzdelegation sehr schnell in Aktion. In dieser ausserordentlichen Session steht nun in beiden Kammern die Genehmigung der vom Bundesrat vorgesehenen dringlichen Kredite auf dem Programm.
Viele vergleichen die aktuelle Krise mit der Situation im Zweiten Weltkrieg. Doch es gibt einen grundlegenden Unterschied: Damals erhielt der Bundesrat die Sondervollmachten vom Parlament, und einige der in jener Zeit verabschiedeten Bundesratsbeschlüsse blieben auch nach dem Notstand in Kraft. Der Rechtsrahmen und unsere Institutionen haben sich seitdem stark weiterentwickelt. Nun treten die Notverordnungen, die der Bundesrat gestützt auf die Bundesverfassung erlassen hat, nach sechs Monaten automatisch ausser Kraft. Ausserdem kann die Bundesversammlung ebenfalls Notverordnungen erlassen, welche gegenüber jenen des Bundesrates Vorrang haben und bis zu drei Jahre gültig sind. Auf diese Weise können die dringlich ergriffenen Massnahmen überprüft und angepasst werden, wodurch sie eine grössere demokratische Legitimation erhalten. Im Weiteren kann die Bundesversammlung Motionen verabschieden, mit denen sie Änderungen an den bundesrätlichen Verordnungen verlangt.
Die Parteien, Fraktionen und Kommissionen haben in den letzten Wochen weitergearbeitet, unter anderem mittels Videokonferenzen, um die Beschlüsse des Bundesrates, wo sie es für notwendig erachteten, zu hinterfragen und in dieser Session Alternativen präsentieren zu können. Die Parlamentarierinnen und Parlamentarier repräsentieren die Bevölkerung, und die Leute zählen heute mehr denn je auf unsere Ideen und Lösungen zur schnellstmöglichen Bewältigung dieser Krise.


Quel plaisir de vous retrouver pour débattre des différentes propositions et solutions que vous apportez. Le rôle du Parlement est crucial pour la sortie de la crise sanitaire, pour la relance de l'activité et pour atténuer la crise économique et sociale qui se profile. Le Parlement représente la population, la diversité de la Suisse, les particularités cantonales et régionales, les différentes sensibilités de notre pays. Nous devons être le pouls de la population, relayer ses attentes, ses inquiétudes et son dynamisme et, aujourd'hui plus que jamais, mettre à profit notre créativité et proposer des solutions pour une sortie de crise aussi rapide et maîtrisée que possible.
Des problématiques concrètes seront au coeur de nos débats. Tout d'abord en matière de santé. Plus de masques, plus de tests, plus de moyens de protection: c'est ce que préconise la Commission de la sécurité sociale et de la santé publique. Il s'agit en particulier de sécuriser l'approvisionnement des produits médicaux nécessaires à la lutte contre l'épidémie.
Le volet économique et social de cette session extraordinaire traitera, entre autres, de la reprise de l'activité, de la durée des prêts octroyés et de leur taux, du problème des loyers commerciaux et des difficultés des voyagistes.
Enfin, nous parlerons de l'aide aux structures d'accueil extrafamilial, aux médias et à la culture, d'aide humanitaire et d'ouverture par étape des frontières.
En tout, une trentaine de motions ont été déposées. Elles visent à améliorer, affiner les ordonnances déjà en vigueur. Par ailleurs, plusieurs propositions des commissions parlementaires ont d'ores et déjà été intégrées aux ordonnances du Conseil fédéral, notamment celles visant la réouverture des restaurants ou une allocation pour perte de gain pour les indépendants indirectement touchés par le Covid-19.
Le travail fourni par les commissions pendant les semaines de crise s'est fait dans l'esprit de la démocratie suisse, en recherchant le dialogue et le compromis entre le Parlement et le gouvernement. C'est l'essence de notre démocratie.
Après une première étape franchie lundi dernier, la vie reprend progressivement son cours, et je me réjouis de ces espaces de liberté retrouvés. Bientôt, les enfants reprendront le chemin de l'école, pourront jouer en petits groupes, les magasins rouvriront leurs portes et les restaurants nous accueilleront à nouveau. Une convivialité retrouvée, à quatre.
La reprise des activités est essentielle pour la vie de chacun, économiquement, mais aussi socialement et d'un point de vue médical. Le semi-confinement a mis au bord de la route de nombreuses personnes, dont celles qui se sont retrouvées sans moyens de subsistance et qui, au fil des semaines, ont allongé les queues formées lors des distributions gratuites de produits de première nécessité. Des images habituelles sur les terrains de conflit à l'étranger, mais tellement inhabituelles dans notre pays.
Aujourd'hui, la reprise de l'activité, c'est le chemin le plus sûr pour éviter que le chômage n'explose et que les situations personnelles difficiles ne se multiplient.
Prévention, un mot qui résonne en cette période de pandémie. La vie reprend, mais le virus, lui, circule toujours. Reprenons nos activités, pas à pas, mais dans le respect des gestes barrières, la distance de deux mètres, le lavage des mains et le port du masque si nécessaire. Des gestes qui nous protègent collectivement, et en particulier les plus vulnérables. Le virus frappe en premier lieu la génération la plus âgée, celle qui a construit notre prospérité. Trouvons des solutions pragmatiques pour la protéger et la soutenir.
Tourné vers l'avenir, le travail parlementaire, après cette session, se focalisera sur les plans de relance économique et sur le bilan de la crise sanitaire, et ce pour améliorer nos instruments et être mieux préparés lors d'une prochaine crise. Le coronavirus n'a pas fait s'envoler les enjeux essentiels pour notre pays que ce soit les retraites, la rente-pont pour les chômeurs âgés, nos relations avec l'Europe, la compétitivité de nos entreprises et bien entendu la crise climatique. A nous de reprendre ces thématiques dès la prochaine session.
Prévention, civisme, solidarité entre les cantons, système de santé solide, et qui l'a prouvé: nous avons toutes les cartes en main pour maîtriser, tous ensemble et avec confiance, le défi sanitaire.
A toutes et à tous, je souhaite de traverser ces étapes avec patience, courage et optimisme. Tous unis! Tous solidaires! Alle vereint! Alle solidarisch! Tutti uniti! Tutti solidali! Tuts unids! Tuts solidarics! 


Avant de passer au premier objet de l'ordre du jour de cette session extraordinaire, permettez-moi de solliciter votre attention pour vous informer de quelques règles de circulation sur le podium. M. Freléchoz, secrétaire du Conseil national, a bien voulu se prêter à l'exercice d'illustration de cette présentation.
La pandémie causée par le Covid-19 nous impose de respecter certaines règles sanitaires, dont celle de la distanciation physique est l'une des plus importantes. Pour cette raison, et afin d'éviter des croisements sur le podium, nous allons vous expliquer comment va se dérouler votre passage sur le podium, lorsque vous viendrez prendre la parole devant le conseil.
Vous êtes priés de monter sur le podium sur votre gauche, là où se trouve présentement M. Freléchoz. Lorsque vous attendez pour prendre la parole, je vous prie de rester en bas du podium, avant l'escalier, et de ne monter sur la tribune qu'au moment où je vous appellerai.
Au moment où j'appellerai votre nom, je vous indiquerai un numéro de pupitre. En effet, afin de permettre de désinfecter le pupitre utilisé par l'orateur après chaque intervention, trois pupitres ont été installés; ces pupitres sont numérotés de 1 à 3. Une fois que je vous aurai indiqué un numéro de pupitre, je vous prie de vous diriger vers ledit pupitre, depuis lequel vous parlerez.


Le décompte du temps de parole ne figure pas sur chaque pupitre comme à l'ordinaire, mais il s'affiche sur l'écran situé devant vous. Une fois que vous aurez terminé votre intervention, je vous demande de ne pas vous attarder sur le podium et de le quitter par le devant.
Je vous remercie de votre attention. Je remercie en particulier M. Freléchoz. Je vous remercie de penser au respect des règles que je viens de vous expliquer.