<p>Berne (ats) Le Conseil fédéral fait appel à un jurisconsulte pour faire la lumière sur le rôle qu´aurait jouer Christoph Blocher dans l´éviction de Valentin Roschacher. La commission de gestion du National n´a pas tranché la question du complot et poursuit son enquête en Allemagne.
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Cette affaire intervient à moins de deux mois des élections fédérales. Pascal Couchepin a déclaré devant la presse qu´il ne s´agit pas d´un acte de défiance à l´encontre de Christoph Blocher, «bien au contraire». Un jurisconsulte ne pourra pas être soupçonné d´être impliqué.

Une première

La nomination d´un jurisconsulte est sans doute une première, en tout cas de mémoire de ministre en exercice. Mais «à problème nouveau, solution nouvelle», a dit M. Couchepin.

Toujours mercredi, la commission de gestion du National, sous la pression des événements, a rendu public son rapport. Elle va continuer d´enquêter et a chargé sa sous-commission de se procurer certains documents en Allemagne. Une choses est claire: elle ne veut pas, à ce stade, d´une commission d´enquête parlementaire (CEP).

La sous-commission s´est fait présenter le 14 août par deux employés du Ministère public de la Confédération des documents découverts dans la serviette du banquier zurichois Oskar Holenweger par la police allemande. Il s´agit de documents sous format papier et électronique qui évoque un plan un plan visant à se débarrasser de M. Roschacher. La question de savoir si M. Blocher était au courant du plan évoqué dans les documents, non daté, reste ouverte.

«Potentiel d´une grosse affaire d´Etat»

Aux yeux du président du PDC Christophe Darbellay, le rapport de la commission de gestion a «le potentiel de devenir une grosse affaire d´Etat». Pour la cheffe du groupe socialiste Ursula Wyss, divers éléments laissent penser qu´il va en ressortir des «choses graves».

A ce stade, la commission émet déjà un certain nombre de critiques à l´égard de Christoph Blocher. Le procureur n´a pas démissionné de son plein gré mais sous le pression exercée par le ministre de la justice. Il a porté atteinte à l´indépendance de Valentin Roschacher, il a outrepassé ses droits et contourné le Conseil fédéral. Enfin, il a donné à l´ex-procureur de la Confédération des instructions sans y être habilité.

Le Conseil fédéral doit donc se pencher sans délai sur le dossier du Ministère public de la Confédération (MPC) et prendre des mesures garantissant son indépendance et celle des magistrats qui la composent, estime la commission.

Démenti formel

Christoph Blocher a clairement démenti avoir été impliqué dans un complot. Ces accusations, qu´il rejette, sont «intolérables» et «portent atteinte à son honneur».

Il a expliqué dans la matinée au Conseil fédéral que toute l´affaire se basait sur des articles de presse. Christoph Blocher affirme ni avoir eu connaissance d´un tel plan contre l´ex-procureur ni y être ou avoir été impliqué sous quelque forme que ce soit.

Le conseiller fédéral a indiqué dans le cadre de l´enquête menée par la commission de gestion du Conseil national, que les recherches n´ont pas été menées de manière objective mais tendancieuses. Les fuites dans les médias ces derniers jours ont renforcé cette impression.

Des éléments du rapport de la commission de gestion du Conseil national ont été éventés dans le Blick. Le ministre de justice et police est soupçonné d´avoir poussé M. Roschacher vers la sortie pour protéger un de ses amis, le banquier zurichois Oskar Holenweger, soupçonné par M. Roschacher de blanchiment d´argent sale.