Avec la pandémie, la situation s'est aggravée, a indiqué Marina Carobbio Guscetti (PS/TI) au nom de la commission. "Actuellement, plus de 14'500 places sont vacantes dans les soins et plus de 7400 dans le personnel infirmier", a-t-elle précisé.
Les besoins vont encore augmenter dans les années à venir. L'offensive pour accélérer la formation est donc une nécessité. La Confédération et les cantons devront soutenir la formation en soins infirmiers pendant huit ans à hauteur de près d'un milliard de francs.
Facturation
Ces fonds sont destinés aux élèves qui suivent une formation, aux institutions de santé pour leur travail lié à la formation pratique du personnel soignant diplômé, aux écoles supérieures (ES) et aux hautes écoles spécialisées (HES) pour qu'elles augmentent leurs capacités de formation.
Le personnel infirmier pourra facturer directement certaines prestations à l'assurance obligatoire des soins ou à d'autres assurances sociales. Un contrôle est prévu afin d'éviter une hausse indésirable des coûts de la santé. Les contributions financières de la Confédération s'élèvent au total à un maximum de 502 millions de francs.
Les sénateurs ont approuvé à l'unanimité les trois crédits d'engagement. Le premier de 469 millions est destiné à encourager la formation, le deuxième de 25 millions vise à augmenter le nombre de diplômes en soins infirmiers et enfin le troisième de 8 millions est prévu pour la promotion de l'efficience dans le domaine des soins médicaux de base. Les cantons doivent mettre une part équivalente.
Ces propositions répondent à une partie non contestée de l'initiative populaire qui demandait qu'un nombre suffisant d'infirmières et d'infirmiers diplômés soient disponibles pour répondre aux besoins croissants en soins.
Défis actuels et à venir
Le mandat constitutionnel est clair: il faut prendre rapidement des mesures, a relevé le ministre de la santé Alain Berset. Les défis sont multiples. Avec la pandémie de coronavirus, on a observé un manque de personnel qualifié. Et 20% du personnel actif aujourd'hui prendra sa retraite d'ici 2029, a-t-il mentionné.
Les autres points non encore réglés de l'initiative concernent la rémunération des prestations de soins, les possibilités de développement professionnel et de la réglementation des conditions de travail. Ce volet sera discuté ultérieurement.