(ats) Tout en lançant un appel "contre cette frénésie de réarmement insensée", le Groupe pour une Suisse sans armée (GSsA) demande une analyse objective de la menace, après le relèvement du budget de l'armée par le Parlement. Alliance Sud parle elle d'une "attaque frontale contre une politique de sécurité globale".

D'autres domaines liés à la sécurité vont souffrir de ce réarmement massif, écrit jeudi le GSsA dans sa réaction. Et de citer la protection du climat, la sécurité sociale ou la coopération internationale. "Au vu des multiples crises de notre époque, nous ne pouvons pas nous permettre de supprimer des moyens dans ces domaines au profit d'un réarmement insensé", écrit le GSsA.

Pour ce dernier, il est d'autant plus effrayant de constater que le réarmement se fera financièrement au détriment de la coopération internationale. Or celle-ci représente un des principaux piliers de la Suisse humanitaire et joue un rôle important dans la prévention des conflits. Que la coopération internationale soit victime du réarmement est une déclaration de faillite, selon le GSsA.

Quelque 2000 personnes ont signé déjà l'appel du GSsA demandant une analyse sobre de la menace, sachant que la Confédération elle-même considère qu'une attaque contre la Suisse est improbable. En revanche, la Suisse est mal préparée à des menaces telles que les catastrophes naturelles, les conséquences de la crise climatique ou les pandémies, affirme le GSsA.

Attaque frontale

Pour Alliance Sud, la décision du Parlement est "une attaque frontale contre une politique de sécurité globale". En compensant une partie des 4 milliards pour l'armée au détriment de la coopération internationale, le Conseil national méconnaît ainsi le fait que la coopération internationale fait partie intégrante d'une politique de sécurité globale. Cela "sape la tradition humanitaire de la Suisse", affirme Alliance Sud.

"C'est aussi une politique de sécurité à courte vue de renforcer les pompiers au détriment des mesures de protection contre les incendies", déclare Andreas Missbach, directeur d'Alliance Sud, le centre de compétences suisse pour la coopération internationale, cité dans le communiqué de l'ONG.

Selon celle-ci, le rapport actuel sur la politique de sécurité est clair et net: "La Suisse (...) contribue au renforcement de la stabilité et de la sécurité internationales en offrant des services de qualité, en contribuant à la promotion de la paix et à la protection des droits de l'homme. Elle s'engage en faveur du droit international, de l'Etat de droit et des droits de l'homme, contre l'instabilité et les conflits par le biais de la coopération au développement et de l'aide humanitaire."