Le Conseil national en bref
(ats) La réforme des retraites devrait passer le cap du Parlement. Après le Conseil des Etats, le National l'a adoptée jeudi par 101 voix contre 91 et 4 abstentions. Le vote doit encore être confirmé vendredi. Le peuple pourra alors avoir le dernier mot.
Les autres décisions:
POLITIQUE ECONOMIQUE: il a adopté l'accord de commerce avec l'Iran par 151 voix contre 1 et 35 abstentions de la gauche. Le marché est évalué entre 80 et 90 millions de francs. Il a aussi accepté, par 132 voix et 55 abstentions, l'accord de libre-échange entre l'AELE (dont fait partie la Suisse) et les Philippines. Il a en outre pris acte du rapport de politique économique extérieure 2016.
ADMINISTRATION FÉDÉRALE: il a approuvé par 94 voix contre 85 une motion de commission chargeant le Conseil fédéral de transférer l'organe d'exécution du service civil du Département fédéral de l'économie (DEFR) vers le celui de la défense (DDPS). Malgré les appels du ministre de l'économie Johann Schneider-Ammann à rejeter le texte, la majorité UDC et PDC a dit oui à ce changement de camp.
IMMIGRATION: il a enterré par 129 voix contre 64 une motion du léguiste Lorenzo Quadri qui chargeait le Conseil fédéral de réactiver l'optimisation des mesures d'accompagnement à la libre circulation des personnes, récemment suspendue. Ces mesures controversées ou désapprouvées en consultation doivent être redéfinies, a dit le ministre de l'économie Johann Schneider-Ammann.
VENTE DE BILLETS: il a rejeté par 120 voix contre 68 un postulat d'Olivier Feller (PLR/VD) qui demandait d'examiner comment sanctionner les personnes qui vendent des billets d'entrée à une manifestation sans l'autorisation de l'organisateur et à des prix surfaits. La droite libérale n'a pas suivi. Ce n'est pas à l'Etat de surveiller le marché gris des billets, a dit Johann Schneider-Ammann.
MARCHE DE L'EMPLOI: il a rejeté par 156 voix contre 35 une motion de Leo Müller (PDC/LU) demandant au gouvernement d'utiliser plus efficacement et de mieux répartir les moyens consacrés aux mesures sur le marché du travail et ceux alloués à l'initiative contre la pénurie de personnel qualifié. Selon le ministre de l'économie Johann Schneider-Ammann, ces deux instruments divergent quant à leur cible et leur fonctionnement, et la stratégie d'ensemble est cohérente.
PME: il a un adopté par 118 voix contre 69 un postulat de Gerhard Pfister (PDC/ZG) chargeant le Conseil fédéral d'envisager le lancement d'un fonds de placement pour soutenir les PME exportatrices. Avec le franc fort, il faut leur permettre d'investir une partie des devises disponibles. L'accès des PME au crédit est suivi attentivement et leur financement ne présente pas de défaillances, a plaidé en vain le ministre de l'économie Johann Schneider-Ammann.
REGLEMENTATIONS: il a transmis par 132 voix contre 59 un postulat de Beat Walti (PLR/ZH) demandant un frein aux réglementations. La charge administrative des entreprises est trop lourde. Le principe du "one in one out" (supprimer une norme existante pour toute création de nouvelle) devrait être envisagé, selon le député.
MARCHES PUBLICS: il a transmis par 118 voix contre 76 un postulat de Beat Walti (PLR/ZH) qui demande un rapport sur les procédures de sélection des marchés fermés (transport de personnes, maisons de jeux, diffuseurs TV et radio, etc). Il s'agit de déterminer dans quel cas une procédure d'appel d'offres devrait être ordonnée.
MARCHES PUBLICS BIS: il a soutenu par 104 voix contre 87 une motion de Beat Walti (PLR/ZH) visant à renforcer les procédures d'appel d'offres sur les marchés fermés dans les cantons. Elles doivent être équitables, selon le motionnaire. Il faut d'abord faire une évaluation de la situation avant de changer la loi, a plaidé sans succès le ministre de l'économie Johann Schneider-Ammann.
CONCURRENCE: il a accepté par 118 voix contre 75, contre l'avis de la gauche, un postulat du groupe PLR demandant au Conseil fédéral de se pencher sur les subventions publiques qui entraînent des distorsions de concurrence. Un tel rapport demanderait un long travail à tous les niveaux de l'Etat et coûterait très cher, a argué en vain le ministre de l'économie Johann Schneider-Ammann.
MOBILITÉ ÉLECTRIQUE: il a approuvé par 122 voix contre 60 une motion de Yannick Buttet (PDC/VS) qui veut imposer à tous les organes de la Confédération d'opter pour la mobilité électrique quand cela s'avère économiquement et techniquement faisable. Les possibilités pour acquérir de tels véhicules restent encore limitées, a dit en vain Guy Parmelin. Le Conseil des Etats doit encore se prononcer.
SPORT: il a enterré par 102 voix contre 79 une motion de Jacques Bourgeois (PLR/FR) demandant que la justice puisse sanctionner les sportifs qui trichent lors d'une compétition en usant de technologies non autorisées. Les fédérations sportives doivent elles-mêmes fixer et interpréter les règles du jeu, ce n'est pas aux politiques d'intervenir, a dit le ministre des sports Guy Parmelin.
HERBICIDE: il a refusé par 119 voix contre 68 un postulat de Louis Schelbert (Verts/LU) qui demandait au moins une réévaluation de la dangerosité et des autorisations accordées au glyphosate. Les connaissances scientifiques actuelles ne justifient pas d'intervenir, selon le ministre de l'économie Johann Schneider-Ammann.
ISLAMISME RADICAL: il a refusé par 93 voix contre 89 et 4 abstentions une motion du légiste tessinois Lorenzo Quadri exigeant une base légale pour interdire en Suisse les organisations musulmanes "dangereuses". La nouvelle loi sur le renseignement permettra de le faire. Les groupes Al-Quaïda et Etat islamique sont de plus déjà interdits, a plaidé le ministre de la défense Guy Parmelin.
TERRORISME: il a rejeté par 178 voix contre 2 un postulat d'Yvette Estermann (UDC/LU) qui demandait que la Confédération mettre sur pied une police d'intervention pour lutter notamment contre la menace terroriste. Elle réclamait aussi de donner à la police militaire accès à différents fichiers de police.
SWISSCOY: il a rejeté par 112 voix contre 70 une motion de Hansjörg Knecht (UDC) qui demandait que la Suisse se retire les militaires suisses présents au Kosovo d'ici deux ou trois ans. Par 122 voix contre 60, il a également repoussé une motion de Marco Chiesa (UDC/TI) qui demandait un retrait immédiat des soldats et leur affectation aux frontières suisses.
MATERIEL DE GUERRE: il a rejeté par 121 voix contre 60 une motion de Lisa Mazzone (Verts/GE) demandant au Conseil fédéral de s'assurer que les filiales de RUAG respectent la loi suisse sur l'exportation du matériel de guerre. Le gouvernement entreprend tout ce qui est en son pouvoir, a assuré le responsable de la défense Guy Parmelin. RUAG Holding SA agit conformément aux principes de la politique étrangère suisse relatifs à l'exportation de matériel de guerre et de biens à double usage.
CYBERDEFENSE: il a rejeté par 96 voix contre 79 et 9 abstentions une motion d'Ida Glanzmann (PDC/LU) visant à réduire les cyberrisques en créant un centre fédéral de compétences en cyberdéfense, qui regrouperait les ressources des différents départements. Conscient des risques, le gouvernement n'est toutefois pas convaincu par l'idée d'une centralisation. Le département de la défense met la dernière main à son plan d'action cyberdéfense, a précisé son chef Guy Parmelin.
ELECTIONS: il a rejeté par 135 voix contre 40 une motion de David Zuberbühler (UDC/AR) qui voulait ne prendre en compte que la population suisse apte à voter pour la répartition entre cantons des 200 sièges du Conseil national. Celle-ci est actuellement calculée sur la base de la population totale.
ADMINISTRATION: par 101 voix contre 76, il a adopté une motion de Barbara Steinemann (UDC/ZH) qui veut supprimer les tarifs minimaux pour des appels d'offres. Le Conseil des Etats doit encore se prononcer.
ORGANE EXTRAPARLEMENTAIRE: il a adopté par 100 voix contre 72 une motion de Hans-Ulrich Bigler (PLR/ZH) qui demande de couper un tiers des effectifs des commissions extraparlementaires et d'introduire une limite d'âge pour les membres (65 ans, 64 ans pour les femmes). Le Conseil des Etats doit se prononcer.
HYMNE NATIONAL: il a rejeté par 92 voix contre 82 une motion de Yannick Buttet (PDC/VS) qui voulait retirer la gestion de la prairie du Grütli à la Société suisse d'utilité publique (SSUP). L'UDC et le PDC étaient très remontés contre le projet de nouvel hymne national.
CRISE MIGRATOIRE: suivant le Conseil des Etats, il a rejeté une initiative du canton de St-Gall visant à renforcer la sécurité dans la politique d'asile. Les effectifs du Corps des gardes-frontière ont déjà été renforcés. Les autres exigences visant concernent les autorités d'exécution et non le Parlement, a estimé la majorité.
ASILE: suivant le Conseil des Etats, il a rejeté une initiative cantonale lucernoise demandant que les objecteurs de conscience provenant d'Erythrée ne reçoivent qu'une admission provisoire sans droit au regroupement familial. Parallèlement, les forfaits fédéraux pour les requérants mineurs non accompagnés devraient être augmentés. Ces décisions relèvent des autorités d'exécution et non du Parlement, a estimé la majorité.
TOURISME EN VALAIS: suivant le Conseil des Etats, il a décidé tacitement de ne pas donner suite à une initiative cantonale du Valais qui vise à soutenir les offres d'hébergement touristique de particulier à particulier sur Internet en adaptant le droit en vigueur. La question pourra être abordée dans le cadre du rapport que le Conseil fédlral va rédiger.
CHLORE: suivant le Conseil des Etats, il a rejeté une initiative du canton de Genève, qui demande d'élaborer un cadre légal. Des mesures ont déjà été prises. Un accord signé en septembre par des représentants des milieux économiques, des CFF et des autorités, doit être appliqué en 2018. Genève, Vaud et le Valais se sont montrés satisfaits.
ECONOMIQUE ET SOCIAL: par 130 voix contre 49, il a enterré une motion de Corrado Pardini (PS/BE) réclamant la création d'un conseil économique et social permanent pour suivre l'évolution dans ces domaines et détecter les menaces précocement. La prévention des risques est une tâche majeure de la Confédération, la création d'un d'un conseil créerait des doublons et n'apporterait rien de plus que les outils dont dispose déjà l'administration fédérale.
VOTE ELECTRONIQUE: par 84 voix contre 80 et 15 abstentions, il a enterré une motion de Lukas Reimann (UDC/SG) qui aurait voulu imposer une transparence du vote électronique en priant le Conseil fédéral de n'autoriser que les systèmes de vote dont le code source est publié. Le Conseil fédéral s'y est opposé. Le dossier passe au Conseil des Etats.
VOTE A 16 ANS: il a refusé par 112 voix contre 66 un postulat de Mathias Reynard (PS/VS) demandant l'étude de nouvelles mesures pour favoriser la participation politique des jeunes. Selon le Conseil fédéral, un tel rapport n'apporterait pas grand chose et l'instauration d'un droit de vote à 16 ans sur demande évoqué comme piste le laisse sceptique.
MEGADONNEES: par 122 voix contre 57, il a enterré un postulat de Martina Munz (PS/SH) concernant l'utilisation de mégadonnées lors d'élections et de votations. Inquiète des manipulations qui ont pu être menées lors du vote sur le Brexit ou de l'élection présidentielle américaine, la socialiste voulait un rapport sur la question incluant la prévention possible.
le Conseil des Etats en bref
(ats) Quelque 200 multinationales basées en Suisse devraient montrer patte blanche en matière fiscale dès 2018. Le Conseil des Etats a adopté jeudi par 40 voix contre 1 un projet d'échange international d'informations. Le National doit encore se prononcer.
Les autres décisions:
RETRAITES: il a adopté par 27 voix contre 17 les propositions de la conférence de conciliation pour mener à bien la réforme de la prévoyance vieillesse. Le texte final reprend le modèle du Conseil des Etats avec le financement du Conseil national.
LOBBYISME: par 29 voix contre 13, il a tenu à ce qu'un projet qui veut restreindre l'accès des lobbyistes au Palais du Parlement et augmenter la transparence soit adopté. Sa commission des institutions politiques doit se remettre au travail pour présenter une nouvelle version.
COMMISSIONS DE GESTION: il a pris acte du rapport annuel des commissions de gestion et de leur délégation.
GASPILLAGE: par 15 voix contre 14, il a refusé de donner suite à une pétition du WWF qui demande de diminuer d'au moins 50% les pertes de denrées alimentaires en Suisse d'ici 2025. Des mesures doivent être prises mais il n'est pas nécessaire d'enfoncer le clou, selon la majorité.
VIANDE: il a refusé tacitement de donner suite à une pétition de l'association "Tier-im-Fokus" qui demande de supprimer ce soutien de la Confédération à la publicité pour la viande.
ARMES: il a refusé de donner suite à deux pétitions de la session jeunes portant sur les exportations d'armes. Ces textes plaidaient pour la création d'une commission fédérale indépendante pour trancher sur les ventes et pour l'établissement d'une liste noire de pays destinataires.
PETITIONS: il a refusé de donner suite à cinq autre pétitions, portant entre autres sur l'augmentation du nombre de conseillers fédéraux et l'interdiction des mutilations génitales frappant les personnes intersexuées.