(ats) Le financement des partis politiques et des comités de campagne de votation doit être plus transparent. Le National a accepté mercredi, par 115 voix contre 70, d'entrer en matière sur un contre-projet indirect à l'initiative sur la transparence.

Après une cure d'amincissement, le texte avait échoué une première fois au National. Les députés avaient notamment refusé que les dons versés aux partis soient déclarés. Sans cette disposition, la loi revenait à une coquille vide, avaient dénoncé des conseillers nationaux de tous bords.

Le Conseil des Etats avait repêché le texte et s'était même montré plus exigeant. La Chambre du peuple a finalement accepté de débattre sur le contre-projet indirect. L'UDC, rejointe par quelques orateurs de droite, s'est opposée.

Fin du "règne de l'opacité"

"Le texte ne sert qu'à se donner bonne conscience", a dénoncé Michaël Buffat (UDC/VD). "Il ne permettra nullement d'améliorer la transparence pour la population." La transparence est impossible à atteindre, car il y a de nombreuses manières de la contourner.

A la place, le projet imposera une "immense bureaucratie" à l'administration et aux partis, dont les élus travaillent à côté de leur mandat, a-t-il poursuivi. "Notre système de milice serait mis en danger", a ajouté Martina Bircher (UDC/AG).

"Le règne de l'opacité a assez duré", a contré Ada Marra (PS/VD). "Il faut de la clarté", a abondé Michel Matter (PVL/GE). "Il est temps d'avoir des actes".

Andri Silberschmidt (PLR/ZH) a également appelé à plus de transparence. Il a toutefois rappelé que le système ne sera pas parfait. Ceux qui veulent une transparence totale pourront le faire. Le projet permettra en tout cas de créer plus de transparence pour les dons importants.

Sénateurs au coeur des débats

Les débats se poursuivent. Ils devraient se concentrer sur plusieurs points, notamment l'assujettissement des sénateurs à la transparence ou encore les montants des dons à déclarer.

Deux minorités souhaitent abaisser la limite à 10'000 francs, respectivement 15'000 francs, pour les dons aux partis. Le contre-projet, revu par le Conseil des Etats, fixe désormais la barre à 25'000 francs pour les partis et 50'000 francs pour les campagnes.