L'auteur de la motion Peter Schilliger (PLR/LU) déplore le fait que le 30 km/h s'étende "de manière chaotique" dans de nombreuses villes et communes, y compris sur les routes "à orientation trafic". Sur ces routes principales, la vitesse devrait être partout limitée à 50 km/h, à quelques exceptions près.
Le Lucernois ne remet pas en question la limitation sur les routes d'intérêt local, qui peut être fixée à 30 km/h si les riverains ou les autorités locales le souhaitent. Ni les zones 30 et 20 dans les quartiers résidentiels.
Le Conseil des Etats estime aussi judicieux de clarifier les limitations de vitesse correspondantes sur les routes de localités dans la loi sur la circulation routière. Cette question relève de la loi fédérale, mais les cantons et communes conserveront leur compétence pour des exceptions, par exemple aux abords des écoles ou des hôpitaux, a déclaré Thierry Burkart (PLR/AG) pour la commission.
"Frénésie"
La situation juridique n'est actuellement pas assez garantie, ce qui nuit à la fluidité du trafic. Il s'agit aussi de maintenir l'attractivité des centres-villes au trafic individuel.
"On constate une certaine frénésie de certaines communes à introduire le 30 km/h", a renchéri Charles Juillard (Centre/JU). Il s'est fait l'avocat des services d'urgence qui sont régulièrement flashés dans ces zones. Et de rappeler qu'une hiérarchie claire du réseau routier ne remet pas en question les zones à 30 km/h là où c'est utile.
"Pas de besoin d'agir"
La gauche s'est retrouvée seule avec quelques élus du Centre à s'opposer à cette proposition. "Est-ce qu'il y a un besoin d'agir, s'est demandé Baptiste Hurni (PS/NE). Non!". Aucun chiffre ne permet de dire qu'il y a un développement "chaotique" du 30 km/h, selon le Neuchâtelois. Il voit plutôt cette proposition comme une "atteinte frontale et claire au fédéralisme et aux compétences des collectivités publiques locales".
Il faut une réflexion plus large pour améliorer la fluidité du trafic. Relever la limitation de vitesse ne suffira pas à résoudre ce problème. Le 30 km/h permet aussi de réduire le bruit et d'augmenter la sécurité pour les riverains des routes fréquentées, a rappelé Mathias Zopfi (Verts/GL).
Conseil fédéral contre
Le Conseil fédéral était aussi opposé à l'idée de durcir les règles en matière d'abaissement de la vitesse sur les routes affectées à la circulation générale. Sur les routes à orientation trafic, la vitesse demeure en principe limitée à 50 km/h. Les exceptions sur ces axes font toujours l'objet d'un rapport d'experts, a tenté de rassurer le conseiller fédéral Albert Rösti.
Actuellement, il est possible de mettre en place le 30 uniquement pour atténuer des dangers particuliers de la circulation routière, pour réduire les atteintes excessives à l'environnement ou pour améliorer la fluidité du trafic.
Les villes et les communes s'en tiennent au droit en vigueur pour abaisser la vitesse sur les routes principales. Des arguments qui n'ont pas suffi à convaincre la droite.