(ats) Les hautes écoles spécialisées doivent pouvoir instaurer des filières bachelor avec une partie pratique dans le domaine des mathématiques, de l'informatique, des sciences naturelles et de la technique (MINT). Le National a validé mardi, par 111 voix contre 65, un projet gouvernemental en ce sens.

Depuis 2016, ces nouvelles filières, appelées PiBS, existent dans le cadre d'une phase-pilote. Désormais, le Conseil fédéral souhaite pérenniser ce modèle. Tout le monde s'est montré majoritairement satisfait, des hautes écoles spécialisées (HES) aux entreprises participantes, en passant par les étudiants et les diplômés, a souligné Anna Giacometti (PLR/GR) pour la commission.

A part l'UDC, tous les partis ont salué ce nouveau modèle, tour à tour décrit comme "pragmatique", "novateur" ou "efficace", qui renforce l'aptitude professionnelle et l'employabilité des diplômés. Celui-ci accroît aussi la proportion de femmes et n'entraîne aucun effet négatif sur le système éducatif.

Il permet également de lutter contre la pénurie de personnel qualifié au niveau micro-économique, même si les effets ne se font pas encore ressentir au niveau macro-économique. Les étudiants de ces filières tendent à rester dans les entreprises qui les ont formés, a expliqué le ministre de la formation Guy Parmelin. C'est le cas pour la moitié d'entre eux, a précisé Mme Giacometti.

Crainte d'une boîte de Pandore

L'udc craignait que ce nouveau modèle n'affaiblisse le système de formation dual existant. Katja Riem (UDC/BE) a refusé des inégalités de traitement et d'ouvrir une boîte de Pandore. "Aujourd'hui, cela concerne le secteur MINT, demain cela touchera d'autres domaines."

Aucune autre branche n'a manifesté d'intérêt pour ce modèle, a rassuré M. Parmelin. Il a encore affirmé que ces filières ne remplaceront pas le système de formation dual. Ces dernières sont conçues comme une offre de niche. Le nombre d'étudiants dépend du nombre de places de formation proposées par les entreprises.

40% du cursus

Ces filières d'études comportent une orientation pratique plus marquée. A temps plein, elles durent quatre ans au lieu de trois. La partie pratique en entreprise, qui doit être validée par la HES, représente 40% de la durée totale des études. Pour être admis dans ces filières, le candidat doit avoir signé un contrat de formation de quatre ans avec une entreprise, qui doit aussi être approuvé par la HES.

Les titulaires d'une maturité gymnasiale ou d'une maturité professionnelle qui n'ont pas de CFC dans le domaine d'études choisi peuvent accéder directement aux filières PiBS. L'expérience du monde du travail d'au moins un an n'est pas demandée.

Le Conseil fédéral prolonge dans le même temps jusqu'à fin 2026 l'ordonnance réglant la phase-pilote. Le dossier part au Conseil des Etats.