La décision est passée par 92 voix contre 87 et sept abstentions. Elle a cartonné dans les rangs du PS et de l'UDC. La Grisonne demande que le soutien de la Confédération fasse l'objet d'une loi, attaquable par référendum.
"On ne saurait retirer au peuple son droit à s'exprimer pour un événement si important", a-t-elle déclaré. Le Conseil fédéral s'est opposé à une votation fédérale, faute de temps. Les décisions de financement des Jeux doivent en effet être prises d'ici au dépôt de la candidature d'ici janvier 2019.
Certes, le calendrier est serré, a admis Silva Semadeni. Mais le Parlement pourrait débattre en été puis en automne et la votation populaire serait organisée le 10 février 2019. En cas de non, le comité de candidature n'aurait qu'à retirer son dossier après l'avoir déposé.
Réponse aux Valaisans
Aux nombreux élus valaisans qui craignaient un enterrement des Jeux, Silva Semadeni a répondu qu'elle doutait de la durabilité de ce type d'événement. "On sait exactement qui définit les règles. Ce n'est pas nous, ni le Valais. C'est le CIO (Comité International Olympique). Résultat, ces JO sont devenus gigantesques et super-commercialisés".
Des études montrent que le budget des Jeux olympiques a été dépassé, en moyenne de plus de 150% durant la période de 1960 à 2016. Un grand nombre de villes et de pays ont dû assumer des déficits élevés.
D'autres ont renoncé, à l'image des Grisons qui ont voté par deux fois contre en 2013 et en 2017, a-t-elle rappelé. Selon un sondage réalisé en février, 59% des Suisses s'opposeraient à la candidature de Sion.
Un événement phare pour la Suisse
Le Conseil fédéral n'était pas d'accord. "Les JO représentent un événement à fort rayonnement international et constituent une chance pour la Suisse de faire connaître ses atouts", a soutenu le ministre des sports Guy Parmelin. La Confédération versera au maximum un milliard de francs sous forme de subvention.
Le Conseil fédéral soumettra ce financement au Parlement. Les débats devront être clos d'ici la fin de l'année. Cette procédure choisie par le Conseil fédéral ne prévoit pas de référendum.
"Il ne faut pas changer les règles en cours de route", a insisté le Vaudois en réponse à plusieurs voix critiques du PS et de l'UDC. En introduisant un référendum financier, on s'écarterait des principes établis dans l'attribution des compétences, a-t-il souligné.
La contribution fédérale est en outre conditionnée à une large participation financière des cantons et des communes hôtes. Par ailleurs, le peuple sera quand même consulté. Les Valaisans se prononceront le 10 juin. S'ils disent "non", le projet ne pourra pas être poursuivi.
Pas de responsabilité en cas de déficit
Le National a par contre enterré par 134 voix contre 53 un postulat de Susanne Leutenegger Oberholzer (PS/BL) pour qu'une expertise juridique établisse la responsabilité de l'Etat en cas de JO déficitaires. La majorité s'est ralliée au Conseil fédéral selon lequel il est établi que la Confédération n'assumera pas de responsabilité.
Elle n'est en effet pas membre du comité d'organisation responsable de la réalisation des jeux. La Confédération ne sera en outre jamais une partenaire contractuelle du CIO. Elle ne conclura pas non plus de contrats avec les prestataires.