(ats) Le Conseil national s'est engagé pour le renforcement de la Suisse comme Etat hôte, notamment sur de nouvelles thématiques. Il a accepté jeudi à 185 voix contre 2 un financement de 111,8 millions de francs en ce sens. Le dossier passe au Conseil des Etats.

Cette somme doit permettre de renforcer la Genève internationale, alors que la concurrence pour accueillir des organisations se fait de plus en plus féroce, a souligné Carlo Sommaruga (PS/GE), au nom de la commission de politique étrangère. Si rien n'est fait, l'attractivité du site devrait continuer à s'éroder.

Ces mesures visent également à attirer des organisations internationales actives sur de nouvelles thématiques, a précisé Jacques Bourgeois (PLR/FR), au nom de la commission des finances. La Suisse pourrait ainsi devenir un centre pour les nouvelles technologies comme le big data, la numérisation du travail ou l'intelligence artificelle, a mis en avant le ministre des affaires étrangères Ignazio Cassis.

Il a également rappelé l'importance économique des organisations internationales qui représentent 11,3% du PIB du canton de Genève, soit 1% du PIB Suisse.

Renforcer la sécurité

Les députés ont ainsi accepté d'allouer 111,8 millions de francs pour la période 2020-2023 comme le demandait le Conseil fédéral. Dans le détail, un plafond de dépenses de 72,9 millions de francs est prévu pour renforcer le dispositif d'accueil, dont notamment 32,4 millions pour le soutien aux infrastructures et 14,1 millions pour les conférences ou négociations de paix, a précisé M. Cassis.

Un crédit-cadre de 8 millions a été alloué pour renforcer la protection extérieure des sites des organisations internationales. Toutefois, ces crédits ne pourront être débloqués que sur une demande concrète des institutions concernées, a précisé M. Bourgeois.

Le développement du réseau de réflexion et de savoir-faire suisse et genevois devrait coûter au plus 24,9 millions, surtout pour la mise en oeuvre de plateformes de réflexion. Un montant de 5,6 millions sera dévolu à l'ouverture de missions permanentes et à la sensibilisation à l'importance d'être présent à Genève où tous les pays ne sont pas encore représentés. Les dépenses pour les autres axes de la stratégie sont sous la barre du million.

Le National a refusé trois propositions émanant de la gauche. Il n'a pas voulu dégager 500'000 francs supplémentaires pour améliorer la communication relative à la Genève internationale, ni verser 2 millions de plus pour soutenir les organisations non gouvernementales.

Importance de la diplomatie scientifique

La Chambre du peuple s'est exprimée en faveur du soutien fédéral à la fondation "Geneva Science and Diplomacy Anticipator" (GESDA), "probablement le projet les plus intéressant pour faire survivre la Genève internationale de demain", a estimé Yves Nidegger (UDC/GE).

Les 3 millions prévus pour cette nouvelle fondation ont été combattus en vain par les Verts et le PS. Son utilité ne leur a pas paru évidente et sa création semble précipitée. Ils se sont également montrés sceptique face la nomination de l'ancien patron de Nestlé Peter Brabeck à la tête du GESDA et de l'ancien président de l'EPFL Patrick Aebischer comme vice-président, a fait valoir Fabien Molina (PS/ZH).

L'entité doit renforcer le rôle de la Suisse comme centre multilatéral au 21e siècle. Elle est nécessaire alors que la diplomatie scientifique a une importance toujours plus grande, a souligné Claude Béglé (PDC/VD).