(ats) La Suisse va se pencher sur la définition de l'antisémitisme adoptée en 2016 par l'International Holocaust Remembrance Alliance (IHRA). Le Conseil des Etats a transmis jeudi au Conseil fédéral un postulat de Paul Rechsteiner (PS/SG) qui veut en évaluer les conséquences juridiques pour la politique intérieure et extérieure.

Les sénateurs ont tacitement adopté la proposition. Le St-Gallois plaide pour une reprise par la Suisse de cette définition de l'antisémitisme. Plusieurs pays européens, comme le Royaume-Uni, l'Autriche, la Roumanie, l'Allemagne, la Bulgarie, la République tchèque, la Lituanie et la Macédoine l'ont déjà fait.

La Suisse a aussi connu dans son histoire des pogroms et des déplacements forcés de Juifs, a-t-il rappelé. L'antisémitisme est toujours d'actualité. Dans son postulat, il demande d'évaluer les avantages que cette nouvelle définition apporterait pour la prévention et dans quelle mesure les tribunaux pourraient l'utiliser.

La définition stipule que "l'antisémitisme est une certaine perception des Juifs qui peut se manifester par une haine à leur égard. Les manifestations rhétoriques et physiques de l’antisémitisme visent des individus juifs ou non et/ou leurs biens, des institutions communautaires et des lieux de culte."

Le Conseil fédéral a soutenu la proposition. Cette définition est juridiquement non contraignante, a relevé le conseiller fédéral Alain Berset. Un rapport permettra en outre d'évaluer l'efficacité des mesures de lutte contre l'antisémitisme.

L’Alliance internationale pour la mémoire de l’Holocauste (IHRA) rassemble des gouvernements et des experts dans le but de renforcer et de promouvoir l’éducation, le travail de mémoire et la recherche sur l’Holocauste. La Suisse l'a présidée en 2017.