Par 115 voix contre 76, la Chambre du peuple a maintenu mardi cette divergence avec le Conseil des Etats. Il manque plus de 65'000 soignants en Suisse et près de la moitié des infirmiers abandonne la profession. Il est urgent d'investir dans la formation et de rendre leur métier attractif, a répondu Barbara Gysi (PS/SG).
Les caisses publiques sont suffisamment affectées par les conséquences de la pandémie de Covid-19. Il ne faudrait pas les charger davantage, a plaidé en vain Regine Sauter (PLR/ZH).
Les cantons ne souhaitent pas être obligés de payer ces formations, mais à en avoir la possibilité, a rappelé le ministre de la santé Alain Berset. Rendre les aides à la formation facultative permettrait d'atténuer les coûts de 100 millions de francs. En suivant la version du National, le crédit d'engagement pour financer l'encouragement de la formation pour huit ans passera à 469 millions de francs.
Facturation en jeu
Contrairement au Conseil des Etats, le National veut aussi que certains soins puissent être directement facturés à l'assurance-maladie. Une convention avec les assurances-maladie serait nécessaire. Le gouvernement définira les prestations qui peuvent être fournies par un infirmier sur ordonnance et celles qui peuvent l'être sans prescription.
Le Conseil national a en revanche suivi les Etats sur l'élargissement des compétences des infirmiers. Ceux-ci doivent non seulement pouvoir prodiguer des soins eux-mêmes, mais aussi déléguer des tâches simples à des employés moins qualifiés.
Le contre-projet en discussion au Parlement reprend les demandes essentielles de l'initiative populaire "Pour des soins infirmiers forts". Le texte demande aux cantons et à la Confédération d'investir davantage dans la formation, d'améliorer les conditions de travail et surtout de renforcer les compétences du personnel soignant.
Le dossier retourne au Conseil des Etats.