(ats) Le Conseil fédéral ne mènera pas une campagne de grande envergure contre le sexisme. Le Conseil des Etats a enterré mardi par 21 voix contre 20 une motion de la conseillère nationale Regula Rytz (Verts/BE) exigeant une offensive de grande ampleur sur plusieurs années.

L'égalité est inscrite dans la constitution et la loi sur l'égalité, mais la réalité est bien différente, a rappelé Maya Graf (Verts/BL) au nom de la commission. Outre la discrimination salariale et la prévoyance professionnelle lacunaire, le sexisme est encore très répandu. Il va jusqu'à la violence à l'encontre des femmes.

La Suisse s'est engagée à prendre des mesures visant à bannir les pratiques reposant sur des stéréotypes, mais elle n'y est pas parvenue. Les discriminations n'ont pas reculé. Seule une campagne de plusieurs années à large impact permettra d'éliminer le sexisme.

"Ce n'est pas une bonne idée, c'est indispensable", a insisté Marianne Maret (PDC/VS), en soulignant que certaines personnes "ne se rendent même pas compte de la portée de leurs propos ou de leur attitude". Alain Berset a pour sa part soutenu qu'une telle campagne soutient les engagements pris par la Confédération sur le plan intérieur et extérieur.

Etat tout-puissant

Jakob Stark (UDC/TG) n'a pas nié que le sexisme est un problème. Mais, en ces temps de coronavirus, la lutte contre la pandémie actuelle et celles qui pourraient survenir à l'avenir ont une priorité absolue, a-t-il contré. Le pays a besoin d'une stratégie et d'une communication claires, y compris en matière financière.

L'élu Udc a également souligné qu'une campagne de prévention contre le sexisme ne pouvait se comparer à celles contre le sida ou le tabac. Une personne victime de sexisme peut s'adresser à la justice, ce n'est pas le cas d'un malade du sida. Jakob Stark a encore dénoncé l'emprise croissante du rôle de l'Etat, qu'il a accusé de vouloir définir des normes, comme le faisait l'Eglise au XIXe siècle.

Au final, l'UDC, le PLR et une partie du PDC ont rejeté la motion.