(ats) Les étudiants en médecine doivent être sélectionnés sur des critères de compétence et de qualité. Le National a adopté mardi, par 144 voix contre 43, une motion de Benjamin Roduit (C/VS) demandant qu'il y ait une meilleure offre de places d'études et de stages cliniques.

"Nous manquons de médecins en Suisse", a rappelé le Valaisan. Malgré l'augmentation des places d'études en médecine, la demande est supérieure à la capacité des universités et dépasse de loin le nombre de places d'études et de stages cliniques. Les universités limitent donc le nombre d'étudiants par le biais d'un test d'aptitude écrit très sélectif ou par une sélection à la fin de la première année.

De nombreux étudiants sont ainsi écartés sans que cela soit fondé sur des critères qualitatifs, a souligné le Valaisan. Certains étudiants obtiennent d'ailleurs leur diplôme à l'étranger, notamment en Roumanie. Près de la moitié des médecins détenteurs d'un titre postgrade suisse ont fait leurs études de médecine à l'étranger.

Le programme spécial en médecine humaine de la Confédération, qui prévoit d'augmenter le nombre de titres en médecine humaine délivrés chaque année par les universités suisses de 850 en 2014 à 1350 au moins en 2025, ne parviendra pas à lui seul à diminuer la dépendance vis-à-vis de l'étranger, selon M. Roduit. Il faut donc que la Confédération et les cantons prennent d'autres mesures afin d'augmenter le nombre de diplômés en médecine humaine. "La pénurie n'attend pas", a-t-il relevé.

Le Conseil fédéral opposé

La formation d'un nombre suffisant de médecins en Suisse est une préoccupation importante, a assuré le Conseil fédéral, qui était toutefois opposé au texte.

Les capacités d'accueil des sites existants ont pu être augmentées et de nouvelles filières d'études et coopérations ont été mises en place à l'ETH Zurich ainsi que dans les universités de Fribourg, de Lucerne, de Saint-Gall et du Tessin, a rappelé le ministre de la formation Guy Parmelin.

Le nombre d'inscriptions continue toutefois de dépasser largement les capacités des hautes écoles universitaires, une sélection est donc inévitable. La Conférence suisse des hautes écoles (CSHE), l'organe politique supérieur des hautes écoles en Suisse, a évalué le test d'aptitude et confirmé qu'il s'agissait d'un instrument approprié pour la sélection des étudiants en médecine, a poursuivi le Vaudois.

La Confédération ne dispose en outre d'aucune compétence pour obliger les établissements de formation postgraduée à fixer un nombre de places précis, ni à supprimer le numerus clausus.