(ats) Le Conseil national a largement adopté jeudi deux motions pour renforcer la formation professionnelle. L'une demande de soutenir les entreprises formatrices et l'autre veut une contribution de la Confédération pour l'aide à l'orientation. Le Conseil des Etats devra encore valider.

La première motion déposée par Sandra Sollberger (UDC/BL) a obtenu 127 voix contre 65. Elle demande que les entreprises qui forment des apprentis bénéficient de mesures de soutien ciblées.

La Bâloise rappelle que les formations académiques sont de plus en plus valorisées. Le financement public d’un gymnasien est plus élevé que celui d’un apprenti du même âge. Cette inégalité financière nuit au système dual de formation professionnelle, qui fournit une main-d'œuvre qualifiée.

Par leur engagement en faveur de la profession, des jeunes et de la formation de personnel qualifié, les entreprises formatrices apportent une contribution importante aux PME du pays. Mais les bonnes entreprises formatrices se font toujours plus rares.

Il y a donc lieu de les soutenir. Elle propose des mesures comme des déductions fiscales, des allégements réglementaires et administratifs ou le développement de réseaux d'entreprises formatrices.

Effet mineur

Le Conseil fédéral est contre. Selon lui, les incitations financières ont un effet mineur sur le nombre de places d’apprentissage et engendrent des coûts importants, à tel point que le rapport coûts/bénéfices en est défavorable.

Par ailleurs, une telle mesure risquerait d’inciter des entreprises à former des apprentis afin de pouvoir les employer comme main-d’œuvre à moindre coût, au détriment de la qualité de la formation.

La Confédération fait par ailleurs beaucoup pour assurer des conditions optimales pour les entreprises qui forment des apprentis, a rappelé le chef du Départmement fédéral de l'Economie Guy Parmelin.

Aide à l'orientation

Le National a dans la foulée accepté par 145 voix contre 50 une autre motion de Jacques Nicolet (UDC/VD). Son texte demande que la Confédération apporte une contribution pour l'orientation professionnelle adressée aux jeunes en fin de scolarité.

L’orientation professionnelle incombe en principe aux cantons. Mais pour le Vaudois, la Confédération pourrait apporter sa contribution par un programme national de promotion des métiers. Cela pourrait améliorer la situation sur le front de la pénurie de main-d'oeuvre qualifiée.

Le Conseil fédéral était aussi opposé à cette demande. La Confédération et les cantons soutiennent déjà les jeunes et les adultes lors de l'entrée et de la réinsertion sur le marché du travail, en proposant des offres d'orientation professionnelle, universitaire et de carrière. Ces offres relèvent de la compétence des cantons. En vain. Seuls le PLR et une majorité du Centre ont dit non.