(ats) L'encouragement de la formation, de la recherche et de l'innovation (FRI) doit bénéficier de quelque 29 milliards de francs pour la période 2025-2028. Après le National, le Conseil des Etats a accepté jeudi le message du Conseil fédéral.

Avec son plafond des dépenses de 29,2 milliards de francs en faveur du domaine FRI pour 2025-2028, le gouvernement proposait une enveloppe globale qui reste supérieure de 1,3 milliard par rapport à la période 2021-2024. Cela correspond à une croissance annuelle moyenne de 1,6%.

Il faut maintenir la Suisse à la pointe, a estimé le ministre de la formation et de la recherche Guy Parmelin. Mais en raison de la situation financière tendue de la Confédération, le Conseil fédéral a dû prendre des décisions difficiles, comme une coupe transversale de 1,4% sur les dépenses faiblement liées. Le message est "raisonnable, sans grande coupe ni grande augmentation", a salué Matthias Michel (PLR/ZG) pour la commission.

A la session d'été, le National a demandé 152 millions supplémentaires. La gauche a défendu cette hausse de moyens. "La matière grise est la seule et unique matière première de notre pays", a déclaré Baptiste Hurni (PS/NE).

N'ayant pas toujours suivi ses collègues de parti, Johanna Gapany (PLR/FR) a aussi plaidé pour "éviter la rupture et viser la stabilité". Il ne faut pas faire de gaspillage, mais pas d'économies non plus. "On ne peut pas en faire plus, mais pas moins non plus."

Au final, la Chambre des cantons a largement écouté le Conseil fédéral. Elle a non seulement rejeté les propositions d'augmentations de la gauche, mais aussi des tentatives de coupes supplémentaires de l'UDC, parfois soutenue par le PLR.

Coupe dans le domaine des EPF

Dans le détail, le gouvernement a prévu notamment une réduction de la contribution au domaine des Ecoles polytechniques fédérales (EPF) de 100 millions de francs en 2025. Lors de la consultation publique, les principaux concernés, EPF et universités en tête, ont vivement critiqué ces choix, et appelé le Parlement à rectifier le tir.

A la session d'été, le National a entendu les critiques et refusé la coupe. Le Conseil des Etats a au contraire suivi le Conseil fédéral, par 32 voix contre 11. Le domaine des EPF peut maintenir son excellence en fixant des priorités stratégiques, a estimé Guy Parmelin. M. Michel a ajouté que les EPF peuvent puiser dans leurs réserves si besoin.

Celles-ci servent à financer de nouveaux projets ou à donner de nouvelles impulsions dans la recherche, a opposé Flavia Wasserfallen (PS/BE). Il est central pour les EPF d'avoir de la flexibilité en la matière, pour rester à la pointe et respecter les exigences internationales.

La gauche aurait même voulu aller plus loin, avec une hausse de 485,1 millions par rapport à la version gouvernementale. Sans succès.

Taxes des étudiants étrangers

L'autre point sensible du message concernait les taxes des étudiantes et étudiants étrangers des EPF. Comme le National, le Conseil des Etats a décidé de les tripler au moins, par 32 voix contre 13. Ces taxes resteraient encore basses en comparaison internationale, a argué Andrea Gmür-Schönenberger (Centre/LU). En des temps financiers difficiles, cette option est une manière simple d'agir sur les recettes, a-t-elle continué.

La proposition de triplement des taxes au moins, mais avec un plafond fixé à cinq fois, n'a cependant pas passé la rampe. L'option de doubler au moins les taxes n'a pas eu plus de succès.

La gauche au contraire, comme le Conseil fédéral, voulait en rester au droit en vigueur. Il faut laisser aux EPF leur autonomie en la matière, a estimé Flavia Wasserfallen. En limitant les moyens publics mais en autorisant des taxes plus élevées pour les étudiants étrangers, on incite à recruter davantage d'étudiants étrangers, a soutenu Pierre-Yves Maillard (PS/VD). En vain.

Davantage de médecins

Le Conseil des Etats se rallie encore au Conseil fédéral au sujet des moyens destinés aux universités cantonales et aux hautes écoles spécialisées, refusant d'augmenter ces aides. Dans le cadre des montants prévus, il a toutefois tacitement accepté d'allouer un montant maximal de 75 millions de francs aux hautes écoles afin d'augmenter le nombre d'étudiants diplômés en médecine humaine.

Dans certaines régions, il y a un besoin criant de personnel médical, a argué Isabelle Chassot (Centre/FR). Les sénateurs ont cependant accepté une coupe de 30 millions de francs dans les subventions pour des projets de développement de la formation professionnelle.

Ils ont encore suivi le gouvernement sur l'enveloppe de 1,67 milliard pour financer la participation suisse à des programmes de l'Agence spatiale européenne. Par 30 voix contre 14, ils ont enfin refusé d'augmenter le crédit d'engagement destiné à la navigation spatiale à 58 millions de francs, à condition que cette hausse de 30 millions soit compensée en interne. La gauche, le PLR et le Centre étaient divisés.

Le dossier retourne au National.