(ats) L'administration fédérale doit avoir son propre service en nuage souverain. Le Conseil national a accepté mercredi sans opposition un crédit de 246,9 millions de francs pour le "Swiss Governement Cloud" (SGC).

La transformation numérique de l'administration publique entraîne une hausse des besoins en outils numériques et requiert des infrastructures informatiques qui répondent à des exigences accrues en matière de performance, de fiabilité et de sécurité.

Il est essentiel d'avancer dans ce domaine et d'améliorer la souveraineté numérique, a souligné pour la commission Gerhard Andrey (Vert-e-s/FR). "La transformation numérique de l'administration fédérale est une nécessité impérative pour les citoyens et les entreprises. La Suisse a pris du retard et ne doit pas décrocher", selon Damien Cottier (PLR/NE).

On a besoin d'une infrastructure sûre et fiable, a ajouté la conseillère fédérale Karin Keller-Sutter. Actuellement, il n'y a pas de structure de la Confédération qui remplit les attentes pour l'avenir, a-t-elle ajouté. La sécurité des données est un impératif pour ce type d'infrastructure.

Le Sgc et les nuages externes se complèteront dans une infrastructure hybride. Les cantons, villes et communes pourront l'utiliser. Aucun service ne sera toutefois fourni au secteur privé au moyen du SGC.

Privilégier les entreprises suisses

Le Sgc remplacera le cloud privé de l'Office fédéral de l'informatique et de la télécommunication (OFIT), qui sera bientôt obsolète. Le projet prévoit aussi des investissements dans l'infrastructure réseau et la cybersécurité.

A l'unanimité, le National a précisé les buts liés à cette acquisition. Il demande dans la mesure du possible des logiciels à code source ouvert. Il s'agira aussi de privilégier si possible des entreprises ayant leur siège en Suisse. Le Conseil fédéral salue ces exigences, a indiqué Karin Keller-Sutter.

Dès 2026

Le programme sera lancé cette année. Quant à la réalisation, elle s'étendra de 2025 à 2032. Les premières fonctions pourront être utilisées dès 2026.

Le crédit d’engagement comprend deux tranches. La première s'élève à 103,2 millions pour les années 2025 à 2027. Le Conseil fédéral débloquera la seconde, de 143,7 millions pour les années 2028 à 2032. Au total, le SGC coûtera 319,4 millions de francs, en comptant les investissements propres de l'OFIT et les dépenses déjà engagées pour les travaux préparatoires.

En tant que projet clé de l'administration, le programme SGC sera soumis au contrôle régulier du Contrôle fédéral des finances. Les Chambres fédérales seront aussi régulièrement informées.

Le dossier passe au Conseil des Etats.