(ats) La Suisse pourra se doter d'un réseau national de données sécurisées qui permettra à la Confédération et aux cantons de mieux communiquer en cas de crise. Après le Conseil national en juin, le Conseil des Etats a donné lundi son feu vert à l'unanimité à un crédit de 150 millions de francs pour ce projet.

Ce montant sera libéré en trois tranches. L'aval des Chambres fédérales permettra de libérer la première, de 14,7 millions, rapidement. La deuxième, de 83,6 millions, et la troisième, de 51,7 millions, seront libérées sur décision du Conseil fédéral en fonction de l’avancement du projet. Les investissements seront échelonnés jusqu’en 2027.

Actuellement, les autorités responsables de la protection de la population sont souvent obligées d’utiliser les réseaux publics, dont la sécurité et la disponibilité ne sont pas garanties. Plusieurs exercices ont montré que, si une panne de courant devait advenir, les systèmes de télécommunications seraient relativement inefficaces.

Le nouveau système doit combler les lacunes, a expliqué Peter Hegglin (PDC/ZG) au nom de la commission. Il doit garantir la télécommunication et l’échange de données à large bande lors d'une catastrophe ou d'une crise.

Alimentation durant deux semaines

En cas de panne de courant, une alimentation de secours pour toute l’infrastructure du réseau permettra désormais d’alimenter le système durant au moins quatorze jours, a relevé la ministre de la défense Viola Amherd. Une protection contre les cyberattaques est aussi prévue.

Le système s'adresse aux organes de conduite et aux autorités chargées de la sécurité aux niveaux fédéral et cantonal ainsi qu'aux centrales d’engagement des polices cantonales, de l’Armée suisse et des exploitants d’infrastructures critiques. Il est également prévu d’intégrer au nouveau système le réseau national de suivi de la situation.

Le nouveau système doit permettre à près de 120 sites utilisateurs d’échanger des données à large bande. Actuellement, les infrastructures existantes sont déjà exploitées dans ce but. Il s'agit notamment des emplacements consolidés et des infrastructures de fibre optique du Réseau de conduite suisse, géré par l’armée, a ajouté M. Hegglin.

Pour relier les différents sites, d'autres infrastructures seront nécessaires, par exemple les réseaux de fibre optique le long des routes nationales. Si les infrastructures existantes ne suffisent pas, de nouveaux réseaux de fibre optique seront mis en place.

30 postes

Le Département fédéral de la défense a besoin de 30 postes à plein temps pour assurer la phase de mise en œuvre. Quinze postes pourront être compensés à l’interne, mais d'autres devront être créés.

Dix postes seront par ailleurs nécessaires de manière permanente pour l’exploitation du système dès 2028. L’Office fédéral de la protection de la population (OFPP) coordonnera le projet. La Base d’aide au commandement de l’armée s'occupera de l’exploitation technique.

L’exploitation et la maintenance du système d’échange de données sécurisé auront pour effet d’augmenter progressivement les dépenses annuelles de fonctionnement de l’OFPP jusqu'à 15 millions de francs dès 2027.