(ats) La Suisse doit prendre des mesures contre la pénurie de médecins en Suisse. Le Conseil des Etats a transmis mercredi par 31 voix contre 13 une motion du National en ce sens.

La pénurie de médecins et notamment de généralistes est désormais une réalité en Suisse, selon l'auteur de la motion Baptiste Hurni (PS/NE) devenu entretemps conseiller aux Etats. "La situation ne va pas s'améliorer dans les années à venir."

Aujourd'hui, le système de santé suisse est fortement dépendant des médecins étrangers qui représentent 40 % du corps médical. La motion demande donc des mesures urgentes, afin de répondre aux besoins et de renforcer l’autonomie du pays en matière de formation médicale.

La pénurie de médecins, en particulier en médecine générale et dans les régions périphériques, est une problématique avérée et bien connue, a reconnu Isabelle Chassot (Centre/FR) au nom de la commission. Et Baptiste Hurni de rappeler qu'aujourd'hui déjà "certaines régions périphériques n'arrivent plus à attirer des généralistes". Dans dix à quinze ans nous seront face à une crise de santé publique sans précédent et il sera trop tard, selon lui.

D'autres mesures

"Nous n'avons pas la solution. Mais des mesures doivent être prises tant au niveau de la formation que de la revalorisation et la reconnaissance de la médecine de famille."

La ministre de la santé Elisabeth Baume-Schneider a admis que la situation était tendue. Mais exiger de nouvelles dispositions légales n'est pas opportun. "On s'immisce dans la souveraineté des cantons", a-t-elle ajouté. Certains cantons agissent indépendamment du cadre légal, notamment Zurich qui veut créer plus de places de formation ou Berne qui veut mieux indemniser les établissements post-grade.

Grâce aux dernières mesures prises, le nombre de diplômés passera de 850 en 2016 à 1300 à partir de 2025. Mais ce n'est pas suffisant, a-t-elle reconnu. D'autres mesures sont nécessaires.

Agenda soins de base

La conseillère fédérale a lancé en automne "l'Agenda soins de base" pour remettre au coeur du système la question du médecin généraliste. Il s'agira de réunir tous les acteurs du secteur. Les mesures discutées porteront sur la formation mais aussi sur les moyens de maintenir les médecins dans le métier qu'ils ont choisi.