Le principe de solidarité de la LAMal doit être renforcé en incluant tous les assurés, même ceux qui résident à l’étranger, dans le mécanisme de compensation de risques. Après le Conseil national, la Commission de la sécurité sociale et de la santé publique du Conseil des États donne aussi son aval au projet du Conseil fédéral allant dans ce sens. S’agissant des autres éléments du projet, la commission se rallie au décisions du Conseil national au sujet de l’échange de données entre cantons et assureurs et de la collecte de statistiques.

La Commission de la sécurité sociale et de la santé publique du Conseil des Etats (CSSS-E) a adopté le projet de modification de la loi fédérale sur l'assurance-maladie (échange de données, compensation des risques ; 23.048) par 7 voix contre 0 et 3 abstentions lors du vote sur l’ensemble. L’entrée en matière n’avait pas été contestée.
En ce qui concerne les modifications relevant de la compensation des risques, la commission se rallie au Conseil national et soutient l’intégration dans le mécanisme de compensation des risques des assurés résidant à l’étranger. Cette modification impliquera une augmentation des primes des assurés concernés, qui demeureraient toutefois nettement plus basses que les primes en Suisse. En même temps, les assurés en Suisse, notamment dans les cantons où travaillent les frontaliers, vont profiter d’une diminution des primes.

Par 6 voix contre 4, la commission a également soutenu la décision du Conseil national de permettre l’échange de données avec le but de suspendre de l’obligation d’assurance les "assurés fantômes" – les assurés qui ne sont plus joignables depuis un certain temps – avec la possibilité de les assurer rétroactivement dès qu'ils réapparaissent. Elle propose toutefois de compléter la décision de la chambre du peuple en ancrant la suspension des « assurés fantômes » dans un nouvel art. 3, al. 5, LAMal.

De plus, la nationalité des assurés doit être collectée à des fins statistiques dans le cadre de l’octroi de prestations relevant de l’AOS (art. 23) ainsi que de la réduction des primes (art. 65, al. 6). Par 6 voix contre 5, la commission propose de se rallier en cela aux décisions prises par le Conseil national. La majorité de la commission considère que la collecte de telles statistiques pourra apporter de la transparence quant aux recours aux prestations de santé. Une minorité propose de rejeter ces dispositions.

Les autres dispositions visant à permettre un échange de données simplifié entre assureurs et cantons pour faciliter les différentes tâches des uns et des autres sont soutenues, sans opposition, par la CSSS-E.

L’objet est prêt pour la session de printemps.

Autres objets

La commission a commencé l’examen préalable de la mo. Schmid Martin. Garantir les soins médicaux dans toutes les régions du pays, en mettant fin à la centralisation des prestations médicales qui ne sont pas hautement spécialisées (23.3218) et a auditionné des délégations des cantons, des hôpitaux et des assurances ainsi que différents spécialistes. Elle se félicite que la procédure de planification MHS soit examinée dans le cadre de la Convention intercantonale relative à la médecine hautement spécialisée (CIMHS) et poursuivra ses délibérations lorsqu’elle disposera des résultats de cet examen, début 2025.

La commission a été consultée sur le projet du Conseil fédéral demandat de négociation avec l’UE, notamment sur l’accord de coopération qu’il est prévu de conclure dans le domaine de la santé. Elle approuve le projet du Conseil fédéral.

La commission s’est informée au sujet du projet du Conseil fédéral visant à adapter, au niveau d’ordonnance, la structure tarifaire des prestations ambulatoires fournies par des physiothérapeutes. Etant donné les vives réactions que ce projet a suscitées, elle souhaite suivre de près les évolutions dans ce dossier. Elle planifie notamment de traiter à nouveau la question lors de sa prochaine séance.

La commission a en outre été informée à propos du processus de négociation concernant le traité de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) sur les pandémies. L’administration a fourni un compte-rendu des derniers développements en la matière. La commission a souligné l’importance d’une communication transparente sur le sujet et se penchera régulièrement sur cette thématique.

Sans contreproposition, la commission propose de prolonger d’un an le délai imparti pour mettre en œuvre la mo. Conseil national (Darbellay). Pour combler les lacunes de l’assurance-accidents (11.3811).

La commission a siégé le 13 février 2024 à Berne, sous la présidence du conseiller aux États Damian Müller (PLR, LU) et, pour partie, en présence de la Conseillère fédérale Elisabeth Baume-Schneider.